Francfort (awp/afp) - Une trentaine d'investisseurs réclament 740 millions d'euros à Deutsche Bank, estimant avoir été lésés par la première banque allemande lors du rachat de leurs actions Postbank, rapporte mercredi l'hebdomadaire allemand WirtschaftsWoche.

Trente-et-un investisseurs allemands et étrangers estiment que Deutsche Bank a pris le contrôle effectif de sa concurrente d'alors dès septembre 2008, avec le rachat au groupe de courrier et de logistique Deutsche Post de près de 30% du capital de Postbank, soit bien avant l'offre lancée en 2010 pour acquérir la totalité des parts de Postbank. Or, c'est à cette date que ces actionnaires avaient vendu leurs titres Postbank à Deutsche Bank, à 25 euros l'unité.

Arguant que le cours de l'action était bien plus élevé en 2008, ils jugent qu'ils auraient dû recevoir environ 64 euros par titre et demandent 740 millions d'euros de dédommagement au géant allemand du secteur, selon le magazine.

D'après la plainte déposée au tribunal de Cologne (ouest) et consultée par WirtschaftsWoche, des accords secrets entre Deutsche Post et Deutsche Bank auraient existé dès 2008, pour modifier la stratégie de Postbank et la faire renoncer au versement d'un dividende au titre de l'exercice 2018.

"Nous jugeons ces réclamations infondées", a réagi un porte-parole de Deutsche Bank, contacté par l'AFP.

Le groupe est parvenu en 2017 à mettre derrière lui une partie des coûteuses affaires judiciaires qui affectaient son bilan.

En octobre, Deutsche Bank avait renoncé à mettre en Bourse sa filiale Postbank, qu'il veut intégrer complètement à sa division de banque de détail et de gestion de fortune même si la marque Postbank continuera d'exister.

Ce rapprochement doit être finalisé à la fin du deuxième trimestre et permettre au groupe de réaliser environ 900 millions d'euros de synergies annuelles à partir de 2022. Dans le cadre de cette opération, un plan de départs volontaires pouvant concerner jusqu'à 1.000 personnes en 2018 a été mis en place chez Postbank.

afp/rp