La banque allemande, vivement critiquée pour avoir envisagé de verser d'importants bonus malgré une troisième perte annuelle consécutive, entend ainsi retenir son personnel. Ses dirigeants vont en revanche renoncer à leur prime annuelle.

"La partie variable des rémunérations pour l'ensemble de la banque sera légèrement supérieure à 2 milliards d'euros", a dit Karl von Rohr, l'un des 12 membres du directoire, à l'agence de presse DPA.

L'information a été confirmée par un porte-parole.

Cette enveloppe dépasse largement les 546 millions d'euros versés pour 2016. En 2015, les primes avaient atteint un total de 2,4 milliards d'euros. La banque avait fortement réduit ses bonus pour 2016 à la suite de rumeurs selon lesquelles elle aurait besoin d'être renflouée par l'Etat allemand.

La presse allemande a rapporté en janvier que Deutsche Bank envisageait de verser plus d'un milliard d'euros de primes pour 2017 malgré les difficultés persistantes de l'établissement, ce qui a suscité de vives réactions en Allemagne, où la banque envisage de supprimer 4.000 postes dans le cadre de sa politique de réduction de ses effectifs.

Pour justifier le versement de primes importantes, le président du directoire de la banque, John Cryan, a déclaré le mois dernier que l'établissement envisageait un "investissement exceptionnel" pour garder son personnel et ajouté que les bonus pour 2018 seraient étroitement liées à la performance.

La banque précisera la rémunération de ses dirigeants lors de la publication de son rapport annuel vendredi.

(Douglas Busvine et Tom Sims; Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)