Dans le cadre de cette réorganisation, initialement rapportée par le Financial Times, la bad bank conservera ou vendra des actifs pouvant valoir au total jusqu'à 50 milliards d'euros - après ajustement des risques - et surtout composés de dérivés à échéance longue.

Avec la création de cette structure, le président du directoire de Deutsche Bank Christian Sewing poursuit la réorientation stratégique de l'établissement avec une réduction de la voilure dans la banque d'investissement et une concentration sur les services et la gestion des fortunes privées.

La division banque d'investissement, qui reste une importante source de revenus pour Deutsche Bank, n'a pas réussi à renouer avec une profitabilité durable depuis la crise financière de 2007-2009.

L'établissement a essayé de redresser cette division mais a rencontré des obstacles multiples, tels des accusations de blanchiment d'argent et des échecs à des tests de résistance. Deutsche Bank avait approché Commerzbank, son concurrent le plus proche, en vue d'une fusion mais le projet a avorté en avril.

Sous la pression de certains investisseurs, Christian Sewing a dit fin mai, lors de l'assemblée générale, que Deutsche Bank était prête à effectuer des "réductions drastiques" dans la banque d'investissement, dont l'avenir ne cesse de s'assombrir après l'échec de plusieurs restructurations.

"Comme nous l'avons dit lors de l'AG du 23 mai, Deutsche Bank met au point des mesures destinées à accélérer sa transformation en vue de l'amélioration de sa rentabilité durable. Nous tiendrons au courant tous les actionnaires quand cela sera nécessaire", a dit Deutsche Bank dans un courriel en réponse aux informations du FT.

Le journal note que Christian Sewing pourrait annoncer les changements à l'occasion de la publication des résultats semestriels de Deutsche Bank, prévue le 24 juillet.

Vers 09h00 GMT, le titre Deutsche Bank, récemment tombé à un plus historique, avançait de 1,87% à 6,143, ce qui ramène son recul depuis le début de l'année sous les 12% après une chute de 56,1% en 2018.

A titre de comparaison, l'indice regroupant les valeurs bancaires européennes est quasiment inchangé depuis le début de l'année (-0,3%) après une baisse de 28% l'an dernier.

(Tom Sims à Francfort, avec Ishita Chigilli Palli et Kanishka Singh à Bangalore, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)