Francfort (awp/afp) - Des locaux de la seconde banque allemande Commerzbank ont été perquisitionnés mardi à Francfort dans le cadre de l'affaire de fraude fiscale dite "Cum Ex", a appris l'AFP.

Le parquet a confirmé à l'AFP que des mandats de perquisitions ont été effectués, sans donner plus de précision sur les personnes ou les lieux visés.

Le quotidien économique Handelsblatt avait indiqué en premier que les locaux de la banque étaient visités mardi par des enquêteurs, en se basant sur des sources proches du dossier.

Le montage dit "Cum Ex" consiste à acheter et revendre des actions autour du jour de versement du dividende, si vite que l'administration fiscale n'identifie plus le véritable propriétaire et accorde de fait plusieurs crédits d'impôt pour le même titre recevant un dividende. Les fraudeurs se partagent ensuite le bénéfice.

"Comme par le passé, nous coopérons pleinement avec les autorités. Il est de notre intérêt de clarifier cette question le plus tôt possible", a indiqué un porte-parole de la banque à l'AFP, sans pouvoir en dire plus "sur des procédures en cours".

En Allemagne, plusieurs banques soupçonnées d'être liées à cette affaire ont déjà été perquisitionnées, notamment Deutsche Bank, où plusieurs collaborateurs sont visés par la justice.

Fin août, c'est la filiale bancaire de Clearstream, dans la banlieue de Francfort, qui avait fait l'objet d'une perquisition.

L'avocat allemand Hanno Berger, identifié comme le cerveau de l'escroquerie, attend son procès depuis mai. Celui impliquant deux anciens salariés de la banque Hypovereinsbank, filiale d'Unicredit, a lui démarré début septembre.

Deux prévenus devront répondre de 33 chefs de fraude fiscale plus une tentative de fraude portant, pour ce seul volet de l'affaire, sur plus de 400 millions d'euros de recettes soustraites au fisc allemand entre 2006 et début 2011.

Le ministère allemand des Finances a indiqué début septembre que l'administration a "déjà réclamé le remboursement de 2,4 milliards d'euros", après avoir identifié au total "499 cas suspects portant sur un volume de 5,5 milliards d'euros", tous réalisés avant la modification de la loi en 2012.

afp/rp