A deux jours de la présentation d’un plan de restructuration drastique, qui devrait toucher en particulier les activités de banque de financement et d’investissement (CIB), Deutsche Bank a annoncé le départ de leur responsable : Garth Ritchie. Il a été accueilli par une accélération à la hausse de l’action de la première banque allemande, qui domine le Dax 30 avec un gain de 3,63% à 7,256 euros. Elle précise que le départ de Garth Ritchie résulte d'un commun accord.

Garth Ritchie, qui avait rejoint Deutsche Bank en 1996, quittera ses fonctions de Directeur de la CIB et de membre du Directoire le 31 juillet prochain. Afin d'assurer une transition sans heurts pendant une période critique en termes de régulation au Royaume-Uni, dont les questions liées à Brexit, il continuera à conseiller la banque jusqu'à la fin novembre 2019.

La BFI sera désormais représentée au sein du directoire, par Christian Sewing, Directeur général de Deutsche Bank. Celui-ci devrait présenter un nouveau plan de restructuration après l'échec de la fusion avec Commerzbank fin avril.

Les grandes lignes de ce plan ont déjà fuité dans la presse : de 15 000 à 20 000 réductions de postes sur 91 700 à la fin de 2018; 5 milliards d'euros de restructuration faisant retomber les comptes annuels dans le rouge; 4 milliards d'euros d'économies et la mise en place d'une structure de défaisance regroupant jusqu'à 50 milliards d'euros d'actifs. Aucune augmentation de capital n'est prévue.

La banque de financement et d'investissement sera en particulier touchée par cette restructuration en profondeur, notamment aux Etats-Unis. Ses performances n'ont en effet cessé de décevoir depuis la crise financière, perdant des parts de marché face à ses concurrentes américaines et représentant une part trop importante de l'activité du groupe. Elle mobilise les deux tiers des encours pondérés des risques en générant 40% des bénéfices avant impôts.

Selon Oddo BHF, le risque associé à ces activités est une des raisons de l'échec du rapprochement avec Commerzbank. La relance d'une telle opération deviendrait alors plus crédible. UBS juge, lui, que si cette réorganisation se passe bien, Deutsche Bank offre un potentiel de hausse de 10%.