À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,02% à 5.592,68 points vers 07h35 GMT. À Francfort, le Dax est inchangé et à Londres, le FTSE prend 0,17%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,03%, le FTSEurofirst 300 prend 0,10% et le Stoxx 600 grappille 0,07%.

Les marchés jugent moins probable une nette baisse de taux de la Réserve fédérale à la fin du mois après l'annonce de créations d'emploi supérieures aux attentes aux Etats-Unis en juin.

Selon les statistiques officielles publiées vendredi par le département du Travail, l'économie américaine a créé en juin 224.000 emplois dans le secteur non-agricole. Un chiffre supérieur aux attentes et le plus élevé depuis cinq mois. Et surtout un chiffre qui, en temps normal, ne devrait pas conduire la Réserve fédérale à baisser les taux d'intérêt.

Les contrats à terme de taux d'intérêt ont cédé du terrain après ces chiffres mais ils montrent que les marchés continuent d'anticiper une baisse de taux le 31 juillet avec une probabilité de près de 100%, même s'ils croient un peu moins à l'hypothèse d'une baisse allant jusqu'à 50 points de base.

"Evidemment, la Fed ne prend pas uniquement en compte les derniers chiffres de l'emploi, le contexte extérieur peut jouer un rôle majeur dans le cadre d'une baisse préventive des taux", écrivent les analystes de Saxo Banque.

"Cependant, étant donné la bonne orientation générale du marché de l'emploi (malgré des poches de fragilité par exemple au niveau des PME), on voit mal comment la Fed pourrait justifier une baisse de taux de 50 points de base à la fin du mois."

Le sentiment de marché est affecté en outre par la décision de Morgan Stanley de réduire son exposition aux actions mondiales, la banque d'investissement américaine s'interrogeant sur la capacité des banques centrales à gérer le ralentissement économique qui se dessine.

VALEURS

En Bourse en Europe, Deutsche Bank prend 3,69% dans les premiers échanges après l'annonce par la première banque allemande de la suppression de 18.000 emplois dans le cadre d'une vaste restructuration qui lui coûtera 7,4 milliards d'euros.

A la baisse, Sodexo perd 3,07% à Paris, de loin la plus forte baisse du CAC 40. Le groupe de restauration collective a averti avant l'ouverture que la perte de certains contrats allait freiner la croissance du quatrième trimestre et du prochain exercice.

La cote est animée en outre par les changements de recommandation.

Akzo Nobel perd ainsi 1,70% sur une dégradation par Citigroup, passé à "vendre" sur la valeur, tandis que Pirelli (+2,68%) bénéficie d'une amélioration de son conseil par JPMorgan.

EN ASIE

L'effet Fed a pesé en Asie où la Bourse de Tokyo a perdu près de 1% et celle de Shanghai a cédé 2,6%. L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) abandonne 1%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, le rapport mensuel de l'emploi ayant semé le doute sur les anticipations de baisse de taux de la Fed, un facteur qui avait permis à Wall Street d'inscrire encore des records deux jours plus tôt.

L'indice Dow Jones a perdu 0,16%, le S&P-500 0,18% et le Nasdaq Composite 0,10%. Tous trois avaient inscrit mercredi des plus hauts de clôture, le troisième d'affilée pour le S&P-500.

Les contrats à terme signalent pour l'instant une ouverture en légère baisse.

TAUX

La perspective de voir la Fed baisser ses taux moins rapidement qu'anticipé jusqu'à présent a logiquement favorisé la hausse des rendements des emprunts d'Etat américain.

Ils s'apaisent lundi, celui des Treasuries à 10 ans cédant trois points de base à 2,016% après avoir touché vendredi un pic à 2,068%, au plus haut depuis plus d'une semaine.

Le deux ans suit le mouvement en reculant à 1,837% après avoir pris vendredi plus de dix points de base, sa plus forte progression sur une séance depuis plus de quatre ans.

Dans les premiers échanges en Europe, le 10 ans allemand, taux de référence de la zone euro, recule de plus de deux points de base à -0,38%.

CHANGES

L'heure est à une relative accalmie également sur le marché des changes, le dollar reculant légèrement face à un panier de référence après avoir atteint vendredi un plus haut depuis deux semaines et demie.

L'euro se stabilise pour sa part autour de 1,1226 dollar après être tombé vendredi en séance à 1,1208, au plus bas depuis le 19 juin.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont orientés en hausse modérée, toujours soutenus par les tensions géopolitiques liées à l'Iran, qui ont pris le pas sur les craintes récurrentes de ralentissement de la demande.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Patrick Vignal