Un arrangement à l'amiable qui aurait mis fin à la procédure engagée contre lui a été rejeté par un tribunal allemand lundi, ce qui a poussé Joachim Faber, le président du conseil de surveillance, à interromptre son voyage en Chine pour revenir à Francfort, a-t-on précisé de même source.

Carsten Kengeter, qui dément tout acte répréhensible, a effectué des achats d'actions en décembre 2015, deux mois avant l'annonce d'un projet de fusion entre Deutsche Börse et London Stock Exchange qui avait fait grimper le cours de l'opérateur boursier allemand.

Deutsche Börse et Kengeter ont dit que ces achats étaient licites car entrant dans le cadre de son plan de rémunération, et devaient se faire à un moment donné entre le 1er et le 21 décembre 2015.

"Faber est de retour et il y aura une discussion jeudi sur ce qui va se passer maintenant", a-t-on ajouté.

Le titre Deutsche Börse accentuait ses pertes mardi, en repli de 2%, plus forte baisse de l'indice Dax. La société doit aussi publier ses résultats trimestriels jeudi.

Deutsche Börse a annoncé lundi soir qu'un tribunal de Francfort avait refusé de valider un accord amiable passé entre le parquet, l'opérateur de marché et Carsten Kengeter, en vertu duquel Deutsche Börse acceptait de verser 10,5 millions d'euros d'amendes et Kengeter 500.000 euros à titre personnel.

Le parquet de Francfort a fait savoir qu'à l'issue de ce jugement, son enquête sur Kengeter, ouverte cette année, pourrait se prolonger au-delà de mars 2018.

Le mandat de Carsten Kengeter arrive à expiration en mars prochain et Deutsche Börse a dit qu'il ne ferait rien tant que la procédure pour délit d'initié n'était pas terminée.

"L'enquête continue. Tout est possible: un classement sans suite, une inculpation, ou encore un nouvel arrangement", a déclaré une porte-parole du parquet.

Les investigations de deux autorités de régulation allemandes ne doivent commencer qu'une fois bouclée l'enquête à Francfort. Ces investigations pourraient déboucher sur un arrêt de la procédure faute de preuves ou sur une inculpation, a dit Deutsche Börse.

(Andreas Framke, avec Andreas Cremer, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : DAX, Deutsche Boerse, London Stock Exchange