Le coup de frein aux créations d'emploi annoncé vendredi confirme la perspective d'une poursuite de la politique d'injections massives de liquidités de la Réserve fédérale, incitant les investisseurs à profiter du recul pour acheter à bon compte.

Le rejet par la Cour constitutionnelle du Portugal de quatre des neuf mesures d'austérité du gouvernement pèse néanmoins sur la Bourse de Lisbonne et sur les obligations portugaises.

Le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, a annoncé que les dépenses publiques seraient réduites pour compenser cette invalidation.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,59% à 3.685,02 points vers 9h20 GMT. À Francfort, le Dax reprend 0,2% et à Londres, le FTSE avance de 0,5%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 rebondit de 0,5% aussi, après avoir abandonné 1,38% vendredi.

Toutefois, la Bourse du Portugal recule encore de 1,4%.

Gérard Sagnier, analyste graphique pour Aurel BGC, note que les indices en Europe testent à nouveau des niveaux de supports importants et recommande lui aussi d'acheter sur les replis.

L'indice des transports rebondit de 1,2%, l'une des plus fortes hausses sectorielles en Europe, après sa baisse de vendredi, alors sur l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que l'épidémie de grippe aviaire en Chine n'était pas alarmante.

Le titre Air France reculait toutefois de 2% après que Bank of America Merrill Lynch a abaissé sa recommandation sur la valeur.

L'action Vivendi prend 1,2%, soutenue par une information selon laquelle Etisalat s'est assuré pour huit milliards de dollars (6,2 milliards d'euros) de financements pour son offre de rachat des parts du groupe de média dans Maroc Telecom.

Les rendements des obligations portugaises à 10 ans se tendent, à plus de 6,6%, alors que ceux des obligations italiennes et espagnoles se détendent.

Le Bund se stabilise après sa forte hausse de vendredi, mais les traders estiment que les mauvaises nouvelles en provenance du Portugal pourraient favoriser un repli des investisseurs, vers les obligations allemandes, valeur refuge par excellence en Europe.

La Bourse de Tokyo a encore bondi de 2,8%, toujours soutenue par les mesures d'assouplissement monétaire sans précédent de la Banque du Japon.

Dans ce contexte, le yen poursuit sa glissade et touche de nouveaux plus bas pluri-annuels vis-à-vis du dollar et de l'euro ce matin, en vue des injections de liquidités de la Banque du Japon (BoJ). La BoJ devrait acheter pour 1.200 milliards de yens (9,5 milliards d'euros) d'emprunts d'Etat japonais cette semaine en ciblant des titres à échéance de plus de cinq ans, a rapporté dimanche le quotidien Nikkei.

Les analystes s'attendent à ce que la pression à la baisse sur le yen se poursuive et voient le dollar franchir la barre de 100 yens, un niveau jamais vu depuis avril 2009.

Le baril de Brent pour livraison en mai regagne un peu de terrain, au-dessus des 104,50 dollars, en vue de l'apport massif de liquidités de la banque centrale japonaise.

"Les marchés du pétrole sont soutenus par la perspective d'un apport massif de liquidités de la Banque du Japon après l'annonce de la semaine dernière, mais ils digèrent encore les statistiques décevantes sur l'emploi aux Etats-Unis", commente Ker Chung Yang, analyste chez Phillip Futures à Singapour.

Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten

Valeurs citées dans l'article : VIVENDI, AIR FRANCE-KLM, Deutsche Lufthansa AG