LetterOne (L1) propose 0,67 euro par action, pour les 70% qu'il ne détient pas encore.

L'action du distributeur espagnol bondissait de plus de 62% à 0,70 euro à la Bourse de Madrid vers 12h30 GMT.

L'offre de Mikhaïl Fridman est une tentative pour contrer une émission d'actions prévue d'un montant de 600 millions d'euros, approuvée par la direction de Dia en décembre dernier, qui aurait obligé LetterOne à investir près de 200 millions d'euros rien que pour maintenir sa participation existante.

L1 a indiqué que l'offre était conditionnée à l'abandon de ce projet par Dia, dont l'action a chuté de plus de 90% en 2018 après trois avertissements sur les résultats.

Le groupe a vu sa part de marché régulièrement fondre au cours des cinq dernières années.

DEUX PROJETS

"Nous pensons que l'offre est très attractive pour les actionnaires de la société. Nous avons un plan à long terme. Nous sommes conscients que les trois à cinq prochaines années ne seront pas faciles et nous ne nous attendons pas à recevoir des dividendes du jour au lendemain", a déclaré à Reuters Stephan DuCharmel, associé de L1 et ancien membre du conseil d'administration de Dia.

L1 a dit que l'offre devait être approuvée par les autres actionnaires de Dia détenant au moins 35,5% du capital et par les régulateurs espagnols.

En décembre, Dia avait annoncé avoir conclu des accords avec les banques d'une valeur de 896 millions d'euros afin de garantir son financement à court terme et de pouvoir mener son augmentation de capital.

L1 s'est opposé à ce plan et a dit travailler de son côté à une autre solution, qui impliquerait de négocier une prolongation de l'échéance de la dette du groupe.

Outre ses prêts bancaires, d'un montant d'environ 800 millions d'euros, Dia a trois obligations d'une valeur de 900 millions d'euros qu'il doit restructurer pour assainir ses finances, a déclaré une source informée des projets de L1.

"Dia a besoin d'une restructuration financière et opérationnelle profonde."

(Paul Day et Jose Elias Rodriguez; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)