Quelle séance illustrerait de façon plus idéale le concept d'alignement des planètes que celle de ce 16 juin ?

Tout semble avoir été parfait mais c'est surtout parce que toutes les ombres au tableau ont été délibérément ignorées (résurgence du Covid à Pékin, métropole jusqu'ici largement épargnée, arrêt des procédures de déconfinement en Floride, record d'hospitalisations en Arizona avec 2.400 cas, autant qu'au Texas)...

Mais le Dow Jones (+2,05% à 26.290) et le S&P500 (+1,9% à 3.125) n'ont voulu retenir que les annonces de la FED lundi soir (programme de rachat -direct et ciblé- de dettes d'entreprises), l'espoir que le Congrès vote une enveloppe de 1.000Mds$ de travaux publics, les bons chiffres de ventes de détail en mai (+17,7%), puis de nouvelles rumeurs de découverte d'un traitement anti-Covid ('test prometteur' d'un anti-inflammatoire -le Detamethasone- qui correspond à un corticoïde ancien, peu onéreux et bien connu).

Mais Wall Street a de nouveau sur-réagi (comme avec les annonces finalement creuses de Gilead, Moderna, Navavacs) car il ne s'agit que de résultats positifs préliminaires pour un traitement qui n'a fonctionné que pour 33 à 50% des patients sous oxygène ou en réanimation: il ne concerne donc qu'un faible pourcentage des cas (moins de 5% des personne contaminées), ceux développant des pathologies pulmonaires sévères, lorsque la charge virale 'Covid' est largement retombée après avoir déclenché une réaction inflammatoire anarchique.

Mais une nouvelle fois, Wall Street réagit comme si le coronavirus allait être éradiqué d'ici la fête de l'Indépendance le 4 juillet.

L'un des points d'orgue de la séance de mardi, ce fut le 'témoignage' de Jerome Powell devant le Sénat : il y réitère la promesse de taux zéro aussi longtemps que l'économie US n'aura pas retrouvé son rythme de croisière et tant qui des signes de faiblesse subsisteront'.

La FED craint des effets négatifs de long terme de la crise sanitaire : une décrue progressive et régulière du chômage s'amorce mais le retour au plein emploi sera long.

Jerome note que 'la forte baisse du chômage au mois de mai fut une grosse surprise'.

En ce qui concerne ses achats massifs d'actifs obligataires (monétisation de la dette fédérale, administration de la dette privée, pour montant de plus 3.000Mds$ en 6 mois), elle 'gèlera' (conservera au niveau maximum) son 'bilan' tant que la crise ne sera pas surmontée et le laissera se dégonfler si la croissance repart.

Jerome Powell écarte les taux négatifs qui ne sont pas pertinents pour l'Amérique

'
L'optimisme qui s'était brusquement rétabli la veille fut renforcée par la publication des chiffres des ventes au détail US en mai, lesquelles sont ressortis en hausse de +17,7% (+12,5% hors ventes de voitures) contre +7,7% attendu.

Après un large déconfinement, les chèques aux ménages US (beaucoup de salariés précaires et modestes gagnent davantage depuis 2 mois qu'en travaillant) et la réouverture des centres commerciaux, le consensus a t'il délibérement sous estimé le montant des achats des américains ?

Même observation pour le baromètre mensuel de l'immobilier: il ressort à 58 contre 46 attendu alors que des chiffres de ventes 'très robustes' avaient été enregistrés en mai (les prix sont pratiquement revenus à leurs niveaux record de janvier).

En revanche, les chiffres de la production industrielles ne valident pas l'hypothèse d'une reprise en 'V' de l'activité: elle ne rebondit que de +1,4% en mai après avoir chuté de 12,5% en avril (chiffre révisé de -11,2%, le consensus tablait sur un rebond 2 fois plus rapide, de +3% en mai).

Le taux d'utilisation des capacités de production qui se redresse apparemment de +0,8%, à 64,8% en mai, mais le chiffre initial d'avril a été révisé de 64,9% à 64... et la production industrielle ressort loin des 67,9% attendus.

Le Nasdaq-100 (+1,75%) a brièvement refranchi la barre des 10.000Pts vers 16H (9.950 en clôture, la 3ème meilleure de l'histoire) dans le sillage de Broadcom +6,5%, Autodesk +5,2%, Baidu +5,1%, Micron et Western Digital +3,6%, Xilinx +3,2%, Apple +2,7%, Microsoft et JD.Com +2,5%...

Les valeurs liées à la distribution ont été dopées par les ventes de détail en forte hausse : Gap +8,5%, Ross Stores +6,9%, Newel Brand +5,5%, Under Armour +5,2%...

Copyright (c) 2020 CercleFinance.com. Tous droits réservés.