Zurich (awp) - Le facilitateur de distribution DKSH a fait fi de la morosité qui a prévalu sur certains marchés asiatiques en 2019 et généré davantage de recettes. Le bénéfice a chuté, mais dans les proportions escomptées. Le groupe zurichois fait désormais face au coronavirus.

"Nous avons amélioré les performances de toutes les divisions pour la première fois depuis des années, malgré une consommation restreinte en Thaïlande et des turbulences à Hong Kong", a résumé lundi le directeur général Stefan Butz.

Lors d'une conférence de presse à Zurich, le patron de DKSH a rappelé que les principaux marchés du groupe, qui se focalise principalement sur l'Asie, sont la Thaïlande, Taïwan et Hong Kong. "Nous ne réalisons que 1,5% de nos recettes en Chine continentale, avec un effectif inférieur à 500 personnes." Les effets du coronavirus sont donc pour l'instant minimes.

L'épidémie provoque une demande de produits médicaux, ce qui profite marginalement au groupe zurichois. "Mais il y a également des effets négatifs indirects", a expliqué M. Butz. Certains secteurs d'activité qui recourent aux services de DKSH sont dépendants du tourisme chinois.

La contestation politique à Hong Kong et le faible moral des consommateurs en Thaïlande n'ont pas empêché à DKSH de générer de la croissance. Le chiffre d'affaires s'est inscrit à 11,58 milliards de francs suisses, en hausse de 2,1% sur un an. A taux de change constants (tcc), la hausse est minime (+0,3%).

Le bilan est un peu plus terne du côté de la croissance organique, qui s'est fixée à 3,1% bien loin de 3,6% de 2018. Dans un commentaire, la Banque cantonale de Zurich remarque qu'il s'agit de la progression la plus basse depuis l'introduction en Bourse du groupe. Les fluctuations de change ont compensé cela, avec un apport de 200 millions de francs suisses.

En excluant les activités de santé en Chine, cédées en 2018, et les coûts de restructuration uniques, la croissance des revenus à l'échelle du groupe s'est fixée à 6,7% en francs suisses et à 10,1% tcc.

Dividende relevé

Le résultat opérationnel avant intérêts et impôts (Ebit) a grappillé 0,7% à 265,4 millions. Cet indicateur s'est affaissé de 1,3% à taux de change constants, précise le communiqué. L'Ebit a enfin montré des signes d'amélioration alors que la restructuration semble être terminée, remarque l'analyste de Vontobel.

Le bénéfice après impôts a plongé de plus de 30% à 176,1 millions. Malgré cette chute, le conseil d'administration propose de relever le dividende de 5 centimes à 1,90 franc par action.

L'ensemble des chiffres publiés se situent dans la cible du consensus AWP.

Dans l'unité Santé, affectée par la vente des activités en Chine à hauteur d'un demi-milliard de francs suisses, les recettes ont reculé de 1,6% (-3,7% tcc) à 6,02 milliards. Sur une base comparable, le chiffre d'affaires a bondi de 7,7% et la rentabilité se retrouve améliorée.

La division Bien de consommation était attendue au tournant après sa restructuration. Les revenus ont progressé de 6,8% à 4,12 milliards. Même en incluant les coûts uniques de restructuration, l'Ebit a progressé de 8,7% à 68,4 millions. Les deux autres unités affichent également des recettes et une rentabilité améliorées.

Pour 2020, DKSH s'attend à dégager un Ebit supérieur à celui de 2019, à condition que le contexte monétaire et la situation sur ses marchés demeurent stables. Cet objectif s'applique "dès aujourd'hui" et malgré l'épidémie de coronavirus, a averti M. Butz.

DKSH entend encore croître par acquisitions et envisage plusieurs cibles. La trésorerie nette, de 312 millions de francs suisses, devrait permettre au facilitateur de distribution d'assouvir son appétit. En 2019, le groupe a déboursé 191 millions pour reprendre des sociétés, notamment dans les dispositifs médicaux.

La performance du groupe zurichois a largement convaincu les investisseurs. Le titre a achevé la séance de la Bourse suisse sur un bond de 14,70% à 57,75 francs suisses, l'indice élargi SPI terminant pour sa part en hausse de 0,36%.

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