Zurich (awp) - Le facilitateur de distribution DKSH a vu ses recettes et la rentabilité reculer au premier semestre, grevées par la cession des activités dans la santé en Chine et des coûts de restructuration. Sur l'ensemble de l'année, le groupe zurichois espère cependant améliorer son résultat opérationnel.

Entre janvier et fin juin, le groupe spécialisé sur l'Asie a vu ses recettes se contracter de 0,9% à 5,62 milliards de francs suisses. La baisse a été encore plus marquée en monnaies locales, à -2,1%, a précisé DKSH mardi dans un communiqué.

La rentabilité a été affectée à hauteur de 17,1 millions de francs suisses par la vente des activités santé en Chine et des coûts de restructuration de 13,3 millions dans le domaine des biens de consommation. Quant au chiffre d'affaires, il a été diminué de 6,4% avec la cession des activités dans l'Empire du Milieu.

Le résultat d'exploitation (Ebit) est ainsi ressorti à 110,7 millions de francs suisses, en forte baisse de 20,6% sur un an, et le bénéfice net a chuté de 29,9% à 68,3 millions.

Hors ces coûts exceptionnels, l'Ebit aurait atteint 124,0 millions (+1,3%) et le profit net 79,3 millions (-8,2%).

Autant les recettes que l'Ebit, respectivement attendus à 5,7 milliards de francs suisses et 125,6 millions, sont ressortis inférieurs aux attentes des analystes interrogés par AWP.

"Nous avons entrepris d'importantes étapes avec la vente des activités dans la santé en Chine et la restructuration dans le domaine des biens de consommation", a précisé le directeur général Stefan Butz, cité dans le communiqué.

DKSH avait annoncé il y a un an le transfert de ses activités santé en Chine à la société d'investissements américaine Warburg Pincus pour 100 millions de francs suisses. A taux de change constants, l'unité cédée avait réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 300 millions.

La direction n'a pas formulé d'objectif détaillé pour l'ensemble de l'année, indiquant néanmoins tabler au second semestre et sur l'ensemble de l'année sur un résultat d'exploitation en hausse. Dans la division biens de consommation, l'Ebit devrait être comparable à celui dégagé en 2018, a précisé M. Butz lors d'une conférence de presse à Zurich.

L'action pénalisée

Ce dernier ne s'est pas inquiété outre mesure du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, estimant y voir "des chances à saisir à long terme". Certaines activités sont en effet relocalisées de l'Empire du Milieu vers d'autres pays du sud-est asiatique, région dans laquelle DKSH est essentiellement active.

Le Vietnam, le Laos et le Cambodge figurent parmi ces destinations, a énuméré le patron, ajoutant que les entrepreneurs chinois renforçaient leurs investissements dans ces pays pour contourner les taxes douanières américaines.

L'action DKSH était pénalisée par ces éléments exceptionnels plus importants que prévus. A 11h36, la nominative abandonnait 2,2% à 56,05 francs suisses, alors que l'indice élargi SPI faisait quasiment du surplace (-0,05%).

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a rappelé qu'un faible premier semestre était certes attendu, mais que le résultat d'exploitation était ressorti nettement en dessous des attentes. Pour atteindre les objectifs annuels, le groupe doit inscrire au second semestre un Ebit de 160 millions, ce qui "ne paraît pas impossible, mais sera néanmoins difficile", ont calculé les analystes de la ZKB.

Ceux de Vontobel ont relevé la croissance organique de 3,1% comme élément positif. Les liquidités nettes de 202 millions de francs suisses devraient quant à elles laisser de la marge de manoeuvre pour des acquisitions et de la restitution de valeur aux actionnaires, a estimé la banque zurichoise dans une note.

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