L'offre de Nasdaq à 152 couronnes norvégiennes par action, qui valorise Oslo Bors 6,537 milliards de couronnes (environ 673 millions d'euros ou 770 millions de dollars), est supérieure à celle de 145 couronnes officiellement lancée mi-janvier par Euronext, dont l'action a terminé en baisse de 1,19% à Paris.

Nasdaq, dont l'action sousperformait Wall Street vers 18h30 GMT avec un gain de 0,56%, détient déjà l'essentiel des autres marchés actions de la région - au Danemark, en Finlande, en Suéde, en Islande et dans les trois pays baltes - ces derniers partageant une plate-forme technologique commune.

L'opérateur boursier américain affirme que le conseil d'administration et l'équipe de direction d'Oslo Bors recommandent à l'unanimité aux actionnaires de ne pas accepter l'offre d'Euronext.

Une porte-parole du l'opérateur des Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne et Dublin a réaffirmé que des actionnaires d'Oslo Bors représentant plus de 45% de capital s'étaient engagés de manière irrévocable à lui apporter leurs titres même en cas d'une offre alternative plus élevée.

Euronext détient par ailleurs une participation, achetée en décembre, de 5,3% dans Oslo Bors.

EURONEXT POURRAIT SURENCHÉRIR - SOURCE

"C'est un long trajet entre Paris et Oslo. Etre près des entreprises est important. Faire partie du Nasdaq facilitera, selon nous, la possibilité d'influencer les évolutions futures", a déclaré Bente Landsnes, directrice générale d'Oslo Bors.

Une source proche du dossier a déclaré que les actionnaires "qui s'étaient engagés à vendre à Euronext (...) ne pourront au vendre au groupe Nasdaq que si certaines conditions de l'offre, comme un feu vert des autorités (...) ne sont pas remplies".

Tout accord de rachat d'Oslo Bors devra nécessairement être avalisé par le ministère des Finances norvégien et par la Finanstilsynet (FSA), le régulateur financier du pays. Bente Landsnes a noté que ces deux autorités ont cinq mois pour donner leur avis.

"Il y a aura deux dépôts de dossier pour approbation en parallèle. C'est source de confusion. Pour conclure l'affaire, Euronext pourrait relever son offre pour éloigner Nasdaq", a poursuivi la source.

La banque norvégienne DNB, premier actionnaire d'Oslo Bors avec une participation proche de 20%, a toutefois déclaré qu'elle vendrait ses titres à Nasdaq. Deux autres actionnaires comptent faire de même, le fonds de pension KLP et la banque Sparebanken Vest, avec des participations respectives de 10% et 1,6%.

Ces trois actionnaires avaient déjà laissé entendre qu'ils n'accepteraient pas l'offre d'Euronext.

"Avec les options désormais disponibles, nous pensons que Nasdaq propose sur le plan stratégique la meilleure solution pour le marché norvégien des capitaux", a déclaré DNB.

Selon Adena Friedman, PDG De Nasdaq, l'intégration de la Bourse d'Oslo dans le giron technologique de l'opérateur américain permettra une hausse des volumes sur le marché actions norvégien.

Nasdaq, qui vient de racheter le société technologique suédoise Cinnober et le fournisseur de données alternatives basé au Canada Quandl, a également fait état ce mercredi d'un bénéfice par action ajusté légèrement inférieur aux attentes des analystes financiers.

(Terje Solsvik, avec la contribution de John McCrank à New York et de Bharath Manjesh à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Terje Solsvik et Gwladys Fouche