Zurich (awp) - Le détaillant aéroportuaire Dufry a bouclé les neuf premiers mois de 2018 sur un chiffre d'affaires en hausse, en partie grâce à des effets de change favorables. La croissance organique est ressortie à 3,1%, en deçà des attentes du marché et très loin des 7,9% enregistrés un an plus tôt.

Dans un communiqué, le groupe bâlois indique lundi avoir souffert de "vents contraires" sur les marchés espagnol, brésilien et argentin, débouchant sur une croissance de 0,6% au troisième trimestre, contre 3,5% au cours de la première moitié de l'année.

"Nous avons subi un ralentissement de la croissance organique dû à un transfert des flux touristiques de l'Espagne vers d'autres destinations méditerranéennes, ainsi qu'une dévaluation monétaire au Brésil et en Argentine, qui a affecté le pouvoir d'achat de ces importantes nationalités", a expliqué le patron du groupe, Julián Díaz.

Toutefois, une stabilisation a eu lieu en octobre, avec une hausse de 1% de la croissance organique, a tenu à rassurer le directeur. La situation devrait également s'améliorer grâce à l'Asie et aux nouvelles boutiques à Hong-Kong et en Australie.

Dans l'ensemble, les résultats ont profité d'un effet de conversion positif de 1,3% au troisième trimestre, à la faveur de l'appréciation du dollar, de l'euro et de la livre sterling par rapport au franc suisse. Le chiffre d'affaires a progressé de 4,6% sur un an, à 6,56 milliards de francs suisses.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) réalisé entre janvier et septembre a progressé de 8,5% sur un an à 806,5 millions de francs suisses et la marge correspondante de 40 points de base (pb) à 12,3%, dont 30 pb à mettre au crédit de la rationalisation de la structure de coûts, qui ont permis d'économiser sur les frais de personnel et d'administration.

Le bénéfice net attribuable aux actionnaires est ressorti à 87,5 millions après neuf mois, contre 84,7 millions un an plus tôt.

Si les ventes nettes et l'Ebitda ont été légèrement supérieurs aux prévisions des analystes du consensus AWP, la croissance organique en revanche s'est inscrite tout en bas du spectre des projections.

Créanciers et actionnaires ménagés

Le groupe rhénan a poursuivi ses efforts de désendettement, la dette nette se montant fin septembre à 3,09 milliards de francs suisses, en baisse de près de 600 millions par rapport au bouclement de l'exercice 2017.

Dufry a également retourné fin octobre plus de 600 millions en espèces à ses actionnaires, près de 200 millions sous forme de dividende et plus de 400 millions dans le cadre de son programme de rachat d'actions, conclu plus vite que prévu. Lors d'une téléconférence, M. Díaz a assuré que le dividende serait, en 2018, "au moins" au niveau de l'année précédente.

Etant donné les conditions de marché "difficiles" auxquelles est confronté l'ensemble du secteur du commerce de détail et la "volatilité persistante de certains marchés" dans lesquels le groupe opère, la direction se dit satisfaite de sa copie.

Au vu du fort ralentissement de la dynamique au troisième trimestre, le groupe table désormais sur une croissance organique de 2-3% sur l'ensemble de l'exercice, alors que la direction jugeait il y a encore trois mois réaliste un taux de 5%. La marge Ebitda est attendue entre 12,0% et 12,3% et le flux de trésorerie disponible entre 350 et 400 millions de francs suisses.

L'évolution des activités au troisième trimestre présente aussi des aspects positifs, relativise UBS Investment Banking, saluant notamment les déclarations encourageantes concernant l'évolution du flux de trésorerie. L'établissement s'attend cependant à un nouveau coup de rabot des estimations du consensus après la révision à la baisse des objectifs annuels.

Les résultats sont certes faibles, néanmoins ils sont en ligne avec les attentes, fait remarquer de son côté Morgan Stanley. Les prévisions du consensus devraient être peu modifiées pour 2018, mais revues à la baisse pour 2019, estiment les analystes.

La nominative Dufry (-4,6% à 109,05 francs suisses) a passé la journée de lundi à fond de cale de la Bourse suisse, n'échappant à la lanterne rouge que grâce à la contre-performance encore plus marquée d'AMS. Le SLI a bouclé la séance sur une perte de xxx%.

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