Francfort (awp/afp) - Le géant allemand de l'énergie Eon a affiché une bonne forme opérationnelle au deuxième trimestre et s'est gardé de dévoiler ses intentions au terme de son offre publique sur Innogy, une étape dans son vaste échange d'actifs avec son concurrent RWE.

D'avril à juin, le groupe d'Essen (ouest), qui a cumulé des pertes abyssales ces deux dernières années en raison d'une profonde restructuration et de l'abandon du nucléaire, a dégagé un bénéfice net de 1,82 milliard d'euros et un bénéfice opérationnel de 1,94 milliard d'euros.

Recentré sur trois métiers, les réseaux d'énergie, les solutions énergétiques pour clients et les énergies renouvelables, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires de 7,57 milliards d'euros, tenant compte de nouvelles normes comptables.

"Nous sommes dans les plans pour les chiffres et développements clés du groupe et confirmons donc nos prévisions pour l'ensemble de l'exercice", a déclaré le directeur financier, Marc Spieker, cité dans un communiqué.

Pour l'année en cours, l'énergéticien vise toujours un résultat net ajusté compris entre 1,3 et 1,5 milliard et un Ebit ajusté dans une fourchette de 2,8 à 3 milliards d'euros.

Eon a par ailleurs fait fondre sa montagne de dette de 3,4 milliards d'euros, ou près d'un cinquième, pour la ramener à 15,9 milliards d'euros, après avoir cédé au finlandais Fortum sa participation dans l'ex-filiale Uniper, opérant des centrales à charbon et gaz, et s'être retiré du réseau de distribution de gaz à Hambourg.

Sur les six premiers mois de l'année, son pôle "solutions clients" a glané 100.000 clients résidentiels, permettant aux ventes et à l'Ebit de légèrement progresser.

Le plan annoncé en mars pour rebattre les cartes du marché allemand de l'énergie avec son principal concurrent, RWE, a franchi une étape avec le rachat d'Innogy, la filiale d'énergies renouvelables de RWE. Au total, 9,4% des actions ont été apportées à une offre publique, ce qui porte la participation totale d'Eon dans Innogy à 86,2%, un seuil insuffisant pour déclencher une offre publique de retrait obligatoire auprès d'actionnaires minoritaires.

Le groupe n'en dit pas plus à ce stade sur ses intentions vis-à-vis d'Innogy. "Nous continuons à avoir de nombreuses options pour l'intégration juridique" de cette nouvelle filiale, a déclaré M. Spieker.

Il est prévu plus tard que RWE entrera en contrepartie dans le capital d'Eon à hauteur de 16,67% pour devenir le premier actionnaire de son rival historique et se concentrer sur la production.

afp/rp