Zurich (awp) - Alors que l'accord salarial conclu entre Easyjet Suisse et ses plus de 700 navigants arrive à échéance au 31 décembre 2019, personnel et direction ne sont pas parvenus à un accord, malgré une hausse de 2,6% proposée à l'horizon 2022 et une prime de 300 francs suisses destinée à couvrir la hausse de l'assurance-maladie (LaMal).

Dans une note, le syndicat des services publics (SSP), partenaire social d'EasyJet pour le personnel de cabine, s'insurge contre ce qu'il qualifie d'offre "inacceptable" et "dérisoire". De son côté, le géant orange du transport aérien, sollicité par AWP, estime que les conditions en vigueur sont "comparables à celles pratiquées par d'autres compagnies aériennes en Suisse".

"Depuis plusieurs années, les augmentations salariales ont été basées sur l'indice suisse des prix à la consommation (IPC), négligeant les augmentations régulières et conséquentes des loyers et de la LaMal", déplore le syndicat, qui reproche à cette base de calcul de ne pas prendre en compte "les augmentations du coût réel de la vie".

Après six mois de négociations, Easyjet a proposé une augmentation cumulée de 2,6% des salaires d'ici 2022, assortie d'une prime de 300 francs suisses en 2020 visant à couvrir la hausse de la LaMal, ainsi qu'une indemnité financière pour compenser le dépassement d'une limite horaire mensuelle.

Proposition largement rejetée

Selon le SSP, l'offre finale de la compagnie a été rejetée par plus de 90% du personnel. Dans son argumentaire, le syndicat reproche à l'entreprise de se retrancher derrière la "conjoncture fragile de l'industrie de l'aviation", alors que le groupe a dégagé lors de son exercice 2018/19 (clos fin septembre) un bénéfice avant impôts de plus de 590 millions de francs suisses.

"Le personnel soutient aujourd'hui en large majorité une demande de revalorisation cumulée de l'ordre de 10% d'ici 2022, et la mise en place dès que possible des limitations de travail journalières et mensuelles existant déjà ailleurs dans le réseau", fait valoir le SSP.

Dans sa prise de position, Easyjet Suisse dit "rester ouverte au dialogue" et "mettre tout en oeuvre pour aboutir à une solution qui convienne aux parties prenantes". L'entreprise insiste sur le fait qu'elle respecte toutes les réglementations en vigueur, et que les conditions d'emploi et heures de travail contractuelles sont comparables à celles pratiquées par la concurrence.

Le SSP met en avant que les primes de vol, qui constituent avec les commissions sur les ventes à bord la part variable du salaire des navigants - entre 1400 et 1800 francs suisses par mois - sont jusqu'à 50% inférieures par rapport au reste du réseau d'Easyjet, alors que le coût de la vie en Suisse est 30% plus élevé que dans la plupart des pays européens.

La part fixe est quant à elle de 3244 francs suisses, "soit tout juste 50% du salaire médian suisse en 2016", dénonce le syndicat, insistant sur le fait que c'est sur cette base que sont calculés la prévoyance professionnelle et les compensations maladie, accident et maternité.

buc/fr