Londres (awp/afp) - Le gendarme britannique de la concurrence a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête sur le rachat du site de revente de billets StubHub par la plateforme Viagogo, laquelle a déjà eu maille à partir avec les autorités au Royaume-Uni.

L'Autorité de la concurrence (CMA) ouvre cette enquête afin d'examiner l'impact de cette opération sur le marché britannique, indique-t-elle dans un communiqué.

Le régulateur va recueillir des avis jusqu'au 10 janvier avant de décider de poursuivre ses investigations.

Fin novembre, la plateforme de commerce en ligne eBay avait annoncé cette cession du site StubHub, spécialisé dans les spectacles et événements sportifs, à Viagogo pour 4 milliards de dollars. La transaction doit aboutir au premier trimestre 2020 si les différents régulateurs donnent leur accord.

"Viagogo est connu pour arnaquer ses clients et ne pas respecter les lois protégeant les consommateurs et donc il est crucial que cette opération, qui renforcerait son emprise sur le marché de la revente de billets, soit examinée de près par la CMA", estime l'association britannique de défense des consommateurs Which?.

Fondée en 2006, la plateforme Viagogo est présente dans plus de 70 pays et met en avant des partenariats avec de nombreux producteurs, artistes et grands clubs de sport pour des événements tels que des concerts, des festivals ou des rencontres sportives.

Accusé de spéculer sur les tarifs, Viagogo, basé en Suisse depuis 2012 et enregistré dans l'Etat du Delaware aux Etats-Unis, a vu sa réputation écornée dans de nombreux pays européens.

La Fifa a notamment annoncé en juin 2018 avoir porté plainte contre le site pour des pratiques commerciales illicites dans la vente de places pour le Mondial de football en Russie.

Au Royaume-Uni, la CMA avait déjà accusé le groupe de mauvaises pratiques et l'avait même poursuivi en justice avant de suspendre la procédure en septembre dernier en raison des mesures prises par le site.

Le régulateur britannique estimait par exemple que les clients n'étaient pas informés des sièges qui leur étaient affectés, ne savaient pas qui vendait le billet ou encore avaient du mal à se faire rembourser si besoin.

afp/rp