Edenred s'apprête à clôturer la séance là où il l'a commencée : à la dernière place du SBF 120. Le titre perd 4,11% à 26,84 euros, au plus bas depuis le 19 février, pâtissant de la situation sociale très dégradée de son deuxième marché, le Brésil. Depuis neuf jours, la première économie d'Amérique latine, qui représente 40% du bénéfice opérationnel d'Edenred, est paralysée en raison d'une grève des transporteurs routiers. En dépit des concessions du gouvernement, qui a notamment accepté une baisse des prix des carburants, la tension reste forte.

Le gouvernement Temer serait même en train de réfléchir à un recours à la force pour tenter de lever les blocages.

L'activité d'Edenred est dépendante de la situation sociale à plusieurs titres. D'abord, l'impossibilité de se déplacer dans le pays fait craindre l'arrêt pur et simple d'entreprises du pays. Or, le groupe français est notamment connu pour ses cartes prépayées de type "tickets restaurant" qui s'adressent aux salariés. Ensuite, ce mouvement social, qui intervient dans un contexte déjà tendu par la perspective d'une campagne électorale très incertaine, risque d'avoir des répercussions sur la croissance brésilienne.

Pour l'heure, et malgré nos sollicitations, Edenred n'a pas fait de commentaires sur la situation au Brésil. Le 19 avril dernier, à l'occasion de la présentation de son chiffre d'affaires du premier trimestre, Edenred avait indiqué : "au Brésil, l'activité Avantages aux salariés devrait continuer de s'améliorer progressivement dans un contexte de taux de chômage encore élevé, tandis que les Solutions de mobilité professionnelle devraient continuer de générer une croissance à deux chiffres."

Outre Edenred, Carrefour (-2,05%) et Casino (-2,99%) risquent aussi de pâtir de la situation brésilienne. "En proie à des pénuries en tous genres, la crise des routiers qui démontre le manque d'infrastructures d'un pays particulièrement tributaire du transport routier (à 70%), touche sévèrement la grande distribution dans ses approvisionnements, notamment en produits frais et désorganise la gestion de la supply chain", avertit l'analyse d'Invest Securities ce matin.