Eiffage (+2,89% à 81,43 euros) occupe la première place du SBF 120 après que Barclays en a fait sa valeur préférée dans le secteur du BTP. Le titre prend ainsi la place d'un autre géant français du secteur, Vinci (+1,55%). Pour justifier son choix en faveur d'Eiffage, Barclays souligne d'abord que le groupe est le plus exposé parmi les sociétés européennes du secteur aux activités de construction, les plus cycliques.

Si Eiffage a suivi le mouvement de diversification vers les infrastructures - concessions autoroutières essentiellement - au même titre que Vinci notamment, il réalise toujours 36% de son bénéfice opérationnel (Ebit) dans la construction. "Nous pensons que le potentiel de revalorisation lié à cette exposition au cycle économique est sous-estimé par le marché", indique l'analyste de Barclays.

Selon lui, la reprise en cours des activités de construction en Europe pourrait se traduire par une hausse de 16 euros par action de la valorisation d'Eiffage dans les deux ans. Le broker estime que les activités de construction sont actuellement valorisées à 6,2 fois leur bénéfice opérationnel (Ebit), soit une décote de 45% par rapport aux autres entreprises européennes du secteur. Au vu des perspectives de reprise de l'activité, cette décote "n'est pas du tout méritée", juge Barclays.

De plus, le bureau d'études britannique met en avant les perspectives solides de génération de cash d'Eiffage. Outre le fait que le groupe devrait bénéficier d'un résultat financier positif - estimé à 220 millions d'euros - lié à des opérations de refinancement à réaliser d'ici 2019, Barclays a calculé que sa génération de cash pourrait doubler chaque année entre 2016 et 2019. D'ici trois ans, le groupe aurait donc une trésorerie excédentaire d'un milliard d'euros. En plus de réaliser des acquisitions ciblées, Eiffage pourrait en profiter pour augmenter son dividende : Barclays table sur une croissance annuelle de 20% entre 2017 et 2019, ce qui en ferait le rythme de croissance le plus élevé du secteur.