EDF progresse de 2,34% à 14,84 euros après les déclarations du nouveau ministre de l’écologie. Dans un entretien accordé au "Monde", François de Rugy rejette les conservatismes et la radicalité, « les deux faces de l’impuissance ». Concernant la nucléaire, domaine où EDF est numéro un mondial, le ministre a rappelé qu'il était important de connaître les données économiques dans le domaine du nucléaire et dans le domaine des énergies renouvelables. "Le risque nucléaire n'est pas un petit risque qu'on peut balayer d'un revers de la main", indique-t-il.

François de Rugy a confirmé l'impossibilité de respecter l'objectif de 2025 (inscrit dans la loi de transition énergétique votée en 2015 qui était de limiter le nucléaire à 50% de la production d’électricité en France), sauf à augmenter les émissions de gaz à effet de serre françaises en maintenant, voire en ouvrant, des centrales à énergie fossile.

La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) qui sera présentée fin octobre devra trouver le chemin pour arriver à cet équilibre entre 50 % de nucléaire et 50 % d'énergies renouvelables dans le meilleur calendrier, a assuré le ministre.

"Quoi qu'il en soit, il faudra arrêter d'autres réacteurs que Fessenheim", a-t-il précisé.

Surtout, le ministre a évoqué un sujet qui passionne le marché : "l'architecture d'EDF".

François de Rugy dit avoir quelques idées sur la question. Il ne se dit pas pour le changement par principe, mais pense que le statu quo n'est pas dans l'intérêt de l'Etat et de l'entreprise.

Selon lui, il faut vraiment tout regarder, pas seulement le sujet de la transition énergétique, mais aussi l'endettement de l'entreprise, et cela peut en effet inspirer d'après lui des évolutions.

Ces derniers propos ravivent les spéculations concernant une scission d'EDF en deux entités distinctes. Dans ce scénario, le parc nucléaire serait mis à l'abri de la Bourse tandis que les énergies renouvelables et la distribution d'électricité seraient regroupées.