Paris (awp/afp) - EDF a annoncé vendredi avoir abaissé sa prévision de production d'électricité nucléaire en France pour l'année 2019, en raison des prolongations d'arrêts de certaines centrales, de l'arrêt imprévu d'un réacteur à Flamanville (Manche) pour des travaux de maintenance et de conditions météorologiques défavorables.

EDF anticipe désormais une production nucléaire annuelle d'environ 390 térawattheures (TWh), contre une prévision initiale d'environ 395 TWh, indique le groupe dans un communiqué.

Pour autant, ses objectifs financiers pour 2019 et ses perspectives pour 2020 restent inchangés.

Alors qu'un programme "complexe" de "sept visites décennales" de centrales était planifié cette année, "la superposition d'opérations denses prévues au second semestre sur l'ensemble du parc se traduit par des prolongations d'arrêts programmés, notamment sur les réacteurs de Flamanville 2 et Paluel 4", souligne EDF.

Ce à quoi s'ajoute l'arrêt imprévu mi-septembre du réacteur 1 de Flamanville en raison de traces de corrosion sur des systèmes de secours, alors même que le second réacteur de la même centrale était déjà à l'arrêt pour sa visite décennale.

Enfin, des conditions météorologiques ont conduit "à une modulation plus forte que prévue des réacteurs", note également EDF.

Par ailleurs, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), gendarme du secteur, a confirmé jeudi dans un communiqué qu'EDF n'aurait pas à arrêter de réacteur nucléaire après les problèmes apparus sur des soudures et concernant 6 réacteurs en exploitation.

L'électricien avait annoncé en septembre que les procédures prévues n'avaient pas été respectées par sa filiale Framatome lors d'opérations réalisées "sur certaines soudures de générateurs de vapeur", de gros composants des centrales, lors de leur fabrication.

Le groupe assurait cependant que "les écarts constatés ne remettent pas en cause l'aptitude au service des matériels et ne nécessitent pas de traitement immédiat".

Suite à des inspections et aux éléments fournis par EDF et Framatome, l'ASN a réaffirmé jeudi "estimer que les réacteurs concernés peuvent continuer à fonctionner en l'état".

Par ailleurs, l'ASN a demandé à EDF "de réaliser, lors des arrêts programmés de ces réacteurs s'échelonnant jusqu'à l'été 2020, des caractérisations des soudures concernées, notamment via des essais non destructifs et des mesures d'épaisseurs".

EDF a assuré vendredi avoir pris acte de la publication de l'ASN.

"Des contrôles physiques sont réalisés sur les joints concernés des générateurs de vapeur neufs, actuellement en cours de montage à Gravelines 5 et des générateurs de vapeur du réacteur de Blayais 4, actuellement à l'arrêt pour rechargement de combustible", indique EDF.

"Ces mêmes contrôles seront réalisés sur les joints concernés des générateurs de vapeur des réacteurs de Blayais 3 (mai 2020), Bugey 3 (avril 2020), Dampierre 4 (janvier 2020) et Paluel 2 (fin octobre 2019), lors de leur prochain arrêt programmé pour rechargement de combustible", sans anticiper "à ce stade une durée plus longue pour ces arrêts".

Enfin, "concernant Fessenheim 2, des éléments complémentaires confirmant l'intégrité du matériel concerné seront transmis prochainement à l'ASN.

afp/jh