Londres (awp/afp) - Le géant français de l'énergie EDF annonce mercredi avoir déposé une demande pour construire une nouvelle centrale nucléaire au Royaume-Uni, le projet Sizewell C, sur le modèle de celle de Hinkley Point.

La candidature a été soumise avec deux mois de retard en raison de la crise du coronavirus, explique EDF Energy, la filiale britannique du groupe, dans un communiqué.

Le processus de sélection devrait prendre 18 mois et ce sera ensuite au gouvernement de valider ou non ce projet de centrale, laquelle se situera dans le Suffolk, sur la côté est anglaise, et sera équipée de deux réacteurs EPR.

D'une puissance totale de 3,2 GW, Sizewell C pourra fournir de l'électricité à 6 millions de foyers et sa construction devrait créer 25'000 emplois, selon EDF.

"Sizewell C est un projet d'infrastructure neutre en émissions carbone et de nature à relancer l'économie après la crise du coronavirus", estime Humphrey Cadoux-Hudson, directeur général de Sizewell C.

"Il permettra de créer des emplois hautement qualifiés et de long terme pour la population du Suffolk et renforcera l'industrie du nucléaire à travers le pays", selon lui.

Sur le site de Sizewell, il existe deux centrales, Sizewell A ouverte dans les années 1960 et fermée en 2006, et Sizewell B, ouverte en 1995 et encore en opération.

La centrale sera une quasi-réplique de Hinkley Point dans le Somerset (sud-ouest de l'Angleterre) et sera comme cette dernière développée par EDF aux côtés du chinois CGN. Cela devrait permettre selon EDF de réduire les risques et les coûts pour cette nouvelle centrale.

Hinkley Point C a été validé par le gouvernement britannique en 2016 et est la seule centrale nucléaire en cours de construction dans le pays.

Mais le projet a subi des dépassements de budget si bien que EDF a revu en 2019 en hausse son coût, estimé désormais entre 21,5 et 22,5 milliards de livres.

Censée être livrée à partir de la fin 2025, bien qu' EDF ait prévenu d'un risque de retard, cette centrale doit fournir 7% des besoins en électricité britanniques.

Ces différents projets doivent prendre le relais des centrales nucléaires construites au XXe siècle qui ont fermé ou sont sur le point d'arriver en fin de vie.

Ils sont en outre cruciaux pour EDF qui a connu des déboires avec ses réacteurs de troisième génération EPR, notamment à Flamanville.

Le projet de Sizewell rencontre l'opposition des associations écologistes.

Le mouvement Stop Sizewell C estime qu'il est trop coûteux, se fait au détriment de l'investissement dans les énergies vertes et va avoir un impact sur le tourisme et la nature dans la région.

Pour l'ONG Greenpeace, "le soutien en faveur du nucléaire est difficile à expliquer compte tenu des alternatives moins chères, plus sûres, plus rapides et bien plus populaires qui sont privilégiées dans la plupart du reste du monde".

afp/jh