Revenue vers 10 euros, l'action EDF a perdu près du quart de sa valeur depuis le début de l'année, et plus de la moitié sur cinq ans glissants. Reste que le groupe électronucléaire largement contrôlé par l'Etat français, qui capitalise toujours plus de 30 milliards d'euros - presque autant qu'Engie - à la Bourse de Paris, devrait être profondément remanié dans les mois qui viennent. Quels seront les contours du 'nouvel EDF ?'
Sur le modèle des scissions opérées par les énergéticiens allemands E.On et RWE, le gouvernement français entend 'couper' EDF en deux. Exprimée de longue date, cette intention serait sur le point de connaître une avancée : le Parisien croit savoir que Paris va incessamment notifier son projet, baptisé Hercule, à la Commission européenne
Le schéma est connu : il s'agirait de rassembler dans une société intégralement détenue par l'Etat, l''EDF bleu', les activités nucléaires, les centrales hydrauliques et le réseau de transport de l'électricité (RTE). Parallèlement, un 'EDF vert' comprendrait la branche Commerce, Enedis (la distribution), EDF Outremer, EDF Renouvelables (à l'exclusion de la partie hydraulique), et enfin Dalkia.
Le Parisien croit également savoir que 'ce dossier fait l'objet d'un accord confidentiel entre Paris et Bruxelles.' Le gouvernement aurait obtenu la promesse de relèvement à 45 euros / MWh du tarif de l'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh) auquel EDF doit vendre une partie de sa production nucléaire à ses concurrents.
Mais que doivent penser les actionnaires minoritaires de l'actuel EDF, qui détiennent environ 16% du capital ? A en croire les analystes de Jefferies, ils devraient s'en féliciter : selon eux, ce projet, qui isolerait le risque nucléaire, permettrait la revalorisation de l''EDF vert', même si le calendrier de l'opération reste incertain. A l'achat sur le dossier, ils visent toujours 15 euros, selon une note publiée ce matin.
Hier, leurs collègues de Barclays se montraient moins optimistes : selon eux, il n'est pas l'heure de jouer la restructuration 'majeure' du groupe. 'Nous sommes d'avis qu'il est trop tôt pour évaluer si (cette scission) serait réellement favorable aux actionnaires minoritaires', peut-on lire dans le document, puisque ses éléments financiers ne sont pas encore connus.
Notamment ce qui concerne la politique de dividende du 'futur' EDF : sera-t-elle ou non plus élevée que celle qui prévaut actuellement ? Sans oublier qu'il sera probablement nécessaire de restructurer profondément le groupe, ce qui risque de ne pas se passer sans heurts politiques et sociaux - voire réglementaires, si la Commission s'en mêlait. Neutre ('pondération en ligne') sur le dossier, Barclays vise cependant 13 euros sur l'action EDF telle qu'elle existe aujourd'hui.
Dernier avis récent : celui d'UBS, en date d'hier. Selon les analystes, en utilisant la méthode de la somme des parties, l'action EDF vaut 14 euros sous sa forme actuelle, sans tenir compte d'une éventuelle restructuration.
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Electricite de France SA (EDF SA) est un producteur, un négociant et un distributeur d'électricité basé en France. La société produit de l'énergie en utilisant la technologie nucléaire, ainsi que des sources thermiques, hydroélectriques et d'autres sources renouvelables. Elle est impliquée dans la production d'énergie et la vente d'énergie aux industries, aux autorités locales et aux consommateurs résidentiels. En outre, EDF SA gère le réseau de distribution publique de basse et moyenne tension et participe au réseau de transport d'électricité. Elle fournit également des services énergétiques, tels que le chauffage urbain et les services d'énergie thermique. Le groupe est présent en France, en Belgique, aux États-Unis, en Pologne, en Italie, en Chine, au Vietnam et dans d'autres pays du monde. La société possède des filiales telles que Dalkia (y compris Citelum), sous la marque Dalkia, et SINOP Energy Company, entre autres.