PARIS (awp/afp) - L'Etat, actionnaire à 83,66% d'EDF, va renoncer pendant trois ans à son dividende en "cash" et le recevra sous forme d'actions, indique dimanche aux Echos le président de l'entreprise Jean-Bernard Lévy, dont le mandat a été renouvelé la semaine dernière.

"L'Etat nous soutient à nouveau en prenant son dividende sous forme d'actions nouvelles jusqu'en 2020. C'est une immense marque de confiance, concomitante avec la décision sur mon deuxième mandat", indique-t-il dans un entretien publié sur le site du quotidien économique.

"En prenant le solde de son dividende en titres pour l'exercice 2018, l'Etat renonce à 400 millions d'euros de cash. Personne ne connaît aujourd'hui le montant des dividendes 2019 et 2020, mais cela représente au final des montants importants", poursuit M. Lévy.

Selon lui, "en soutenant ainsi l'entreprise, l'Etat montre aussi qu'il confie à EDF le rôle de leader de la transition énergétique".

L'Etat s'était déjà abstenu de prélever un dividende en numéraire pour les exercices 2015, 2016 et 2017, mais devait reprendre par la suite ses prélèvements en "cash".

"Nous sommes aujourd'hui dans une meilleure période, mais avec des investissements encore très importants devant nous. Nous avons donc la nécessité de poursuivre notre programme de cessions", déclare également M. Lévy.

Le géant énergétique avait annoncé en novembre 2018 qu'il avait bouclé en avance son plan de cessions d'actifs de 10 milliards d'euros, initialement prévu sur la période 2015-2020.

La semaine dernière, EDF a fait état d'un bénéfice net 2018 en chute de 62,9% à 1,2 milliard d'euros, en raison d'une base de comparaison défavorable après un gain exceptionnel en 2017 (avec la cession de parts dans le gestionnaire du réseau RTE) et d'une charge comptable.

Dans son entretien, Jean-Bernard Lévy souligne également que "le prix auquel nous sommes tenus de vendre notre électricité à nos concurrents n'a pas évolué depuis huit ans", et plaide pour "rehausser le niveau actuel de l'Arenh" (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique).

Ce mécanisme oblige EDF à revendre à ses concurrents une partie de son électricité nucléaire produite en France, à un prix fixé à 42 euros le mégawattheure, actuellement bien inférieur aux prix du marché.

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