Après une baisse de 5,76% vendredi, EDF abandonne près de 3% à 13,58 euros aujourd'hui. Un nouveau repli qui pourrait s'expliquer par la publication d'une étude pessimiste de Kepler Cheuvreux. Le broker a maintenu sa recommandation Réduire et son objectif de cours de 12,5 euros sur l’électricien en raison de la perspective décevante dévoilée par le groupe. Cette année, l’électricien cible un Ebitda compris entre 15,3 et 16 milliards d’euros, inférieur au consensus s’élevant à 16,3 milliards d’euros.

Le courtier est d'autant plus déçu par cette prévision qu'EDF devrait bénéficier de vents favorables cette année, comme la hausse de 5,9% des tarifs de l'éléctricité en France et le maintient de ses capacités au Royaume-Uni.

Toutefois, selon lui, la principale mauvaise nouvelle de la publication est le maintien d'une option de dividende en actions pour 2018, 2019 et 2020. Cela pourrait permettre d'économiser 3,5 milliards de dollars de cash, mais induirait des effets dilutifs qui conduiront à une révision à la baisse de 8% du consensus de bénéfice par action.

Pour le courtier, EDF devrait rester une entité intégrée, mais doit s'adapter à l'évolution du secteur. Le potentiel retrait de la cote dépend de l'Etat Français, qui considérera en premier lieu ses propres intérêts.

Cette situation offre une visibilité limitée aux actionnaires minoritaires dans les conditions actuelles avec un rapport rendement/risque peu attractif (rendement de 2%).

A l'image d'autres analystes, le courtier s'interroge sur l'évolution d'EDF après que l'Etat a demandé au groupe de proposer des évolutions de sa structure.

Selon les experts du secteur, cette réflexion pourrait conduire à une montée de l'Etat au capital et une renationalisation du parc nucléaire français alors que les actifs dans les réseaux, les énergies renouvelables et les services pourraient être logés dans une structure distincte, dont le capital resterait ouvert.