EDF progresse de 0,4% à 8,96 euros. Selon Le Monde, l’électricien public a engagé, en interne, un vaste plan d'économies, baptisé " Mimosa ", qui vise à combler les pertes causées par la crise sanitaire, qui devraient se situer entre 2 milliards et 3 milliards d'euros. Le groupe étudie plusieurs possibilités : des cessions d'actifs importants, un gel des embauches et des investissements, tout en cherchant des réductions budgétaires là où c'est possible.

EDF souhaite stabiliser ses dépenses d'exploitation pendant les deux prochaines années et réduire fortement ses investissements.

Interrogée par Le Monde, la direction du groupe confirme l'existence d'un tel plan, sans pour autant en livrer les détails, qui doivent être présentés, fin juillet, au conseil d'administration.

L'enjeu est d'importance. Selon les documents consultés par Le Monde, le groupe anticipe " une forte baisse de l'Ebitda " et " une forte hausse de la dette, soit de plus de 5 milliards à plus de 10 milliards d'ici à 2022 sans action correctrice ". Or, EDF est delà lesté d'une dette 41 milliards d'euros à fin 2019.

Ce plan de restructuration n'est pas vraiment une surprise. Fin juin, S&P a dégradé la note d'EDF à BBB +, estimant que l'Ebitda devrait être inférieur de 5 milliards à 6 milliards à ce qui était prévisible en 2020-2022.

Aussi, l'agence disait s'attendre à des mesures financières pour tenter de compenser cette dégradation des résultats.

Les analystes attendent également un soutien de l'Etat sous la forme d'une réforme du mécanisme qui régule la vente du nucléaire historique (Arenh), qui oblige le groupe à brader son électricité à ses concurrents.

Le marché espère enfin une réorganisation stratégique du groupe, avec une scission entre les activités nucléaires d'un côté, et la distribution, le renouvelable et les services de l'autre. Une telle opération sanctuariserait la filière nucléaire, qui resterait dans le domaine public et "cristalliserait" la valeur des autres actifs, selon les analystes.