EDF progresse de 1,8% à 7,347 euros, sous-performant un marché parisien particulièrement dynamique aujourd'hui. L'électricien public fait face à une conjoncture difficile. Depuis, l'épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement décidées pour tenter d'enrayer la propagation de la maladie ont provoqué une chute d'environ 15% de la demande d'électricité en France, selon RTE, le gestionnaire du réseau national de transport d'électricité. Dans ce cadre, le groupe semble pouvoir compter sur le soutien de La Commission de régulation de l'énergie (CRE).

Cette dernière a déclaré la semaine dernière qu'elle n'était pas favorable à l'activation de la clause de force majeure dans leurs contrats d'approvisionnement auprès des centrales nucléaires du groupe public.

L'enjeu est d'importance. Certains opérateurs alternatifs réclament le déclenchement de cette clause qui leur permettraient d'acheter auprès d'EDF de l’électricité à un tarif bien moins élevé qu'aujourd'hui.

Selon Reuters, Total fait partie des concurrents d'EDF qui cherchent à activer cette clause prévue dans leurs contrats "Arenh".

Comme le rappelle Reuters, ce dispositif d'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh) permet aux fournisseurs dits alternatifs de s'approvisionner en électricité nucléaire auprès d'EDF à un prix préalablement fixé.

Les concurrents d'EDF peuvent ainsi lui acheter jusqu'à 100 terawatts/heure (TWh) sur une année, soit environ un quart de sa production nucléaire, au prix de 42 euros par megawatts/heure (MWh).

Or, compte tenu de la faiblesse de la demande, les prix de gros sont désormais loin de ces 42 euros/MWh.

Selon des données Reuters, le contrat de base pour livraison en juin se négociait sur le marché à 20,40 euros/MWh tandis que le contrat pour le troisième trimestre se traitait à 26,20 euros/MWh.
Mais, la CRE a estimé "que la force majeure ne trouverait à s'appliquer que si l'acheteur parvenait à démontrer que sa situation économique rendait totalement impossible l'exécution de l'obligation de paiement de l'Arenh". Or, pour l'autorité, ce n'est pas le cas.