Le cauchemar continue pour EDF. Déjà mis en difficulté par les retards accumulés de la centrale nucléaire nouvelle génération (EPR) de Flamanville et des anomalies dans la fabrication de certains composants de ses réacteurs nucléaires en activité, l’électricien public a annoncé ce matin un nouveau surcoût compris entre 1,9 et 2,9 milliards de livres pour son projet de centrale nucléaire d'Hinkley Point C, en Grande-Bretagne. En Bourse, la sanction est sévère : le titre s'apprête à clôturer sur un repli de plus de 7% à 9,93 euros, un niveau proche de son plus bas de l'année.

Selon EDF, la centrale britannique de nouvelle génération (EPR) devrait finalement coûter entre 21,5 et 22,5 milliards de livres (entre 24,2 et 25,3 milliards d'euros).
En juillet 2017 déjà, EDF avait revu à la hausse de 1,8 milliard d'euros le coût du projet. Aujourd'hui, le surcoût avoisinerait donc les 5 milliards d'euros depuis le début du chantier, fin 2016.

EDF a par ailleurs prévenu que le risque d'un retard dans le démarrage des deux premières unités avaient augmenté. La première unité, dont le lancement était prévu en 2025, pourrait accuser 15 mois de retard. La mise en route de la deuxième unité, prévue pour 2026, présente, elle, un risque de 9 mois supplémentaires.

Selon EDF, ces surcoûts et ces retards résultent essentiellement des conditions de sol difficiles qui ont rendu les travaux de terrassement plus coûteux que prévu. Par ailleurs, le régulateur britannique a demandé des adaptations du design des EPR, comme le contrôle commande de la centrale.

Ces déboires pénaliseront sans aucun doute la rentabilité du projet et affecteront un peu plus la situation financière d'un groupe lesté d'une dette de plus de 33 milliards d'euros.