PARIS, 19 septembre (Reuters) - Le mouvement de grève chez EDF contre le projet de restructuration du groupe public est entré jeudi dans sa seconde journée, se traduisant par une baisse de production de plusieurs centrales nucléaires et à gaz, montrent les données publiées par l'entreprise et par RTE.

Selon les chiffres d'EDF et de RTE, l'impact du mouvement social sur la production est d'un peu de plus de 5 gigawatts, soit 9% de la capacité totale, ce jeudi matin vers 08h00 (06h00 GMT).

Cette baisse ne devrait cependant entraîner aucune perturbation sur le réseau français d'électricité et n'affectera pas les ménages, même si une diminution de la production a un coût important pour EDF, obligé d'importer de l'électricité pour la compenser.

Le projet de réorganisation Hercule, élaboré à l'initiative de l'Elysée, vise à partager EDF en une partie "bleue" renationalisée intégrant le nucléaire, les actifs hydrauliques, et le transport d'électricité (RTE) et une partie "verte" ouverte à des capitaux extérieurs qui agrégerait les énergies renouvelables (éolien et solaire), le commerce, le réseau de distribution Enedis et les services à l'énergie Dalkia.

L'interfédérale des syndicats CGT, CFDT, FO et CFE-CGC, à l'origine de cet appel à la grève sur deux jours, est "convaincue que ce n'est pas en vendant EDF 'à la découpe' que l'on dessinera l'avenir du service public de l'électricité, bien de première nécessité et clef du défi climatique".

Elle estime dans un communiqué publié jeudi que "l'avenir d'EDF et de ses salariés, c'est avant tout une question de projet industriel, de capacité à investir mais aussi d'ambition sociétale autour d'un service public de l'électricité plus que jamais d'actualité pour répondre à l'impératif climatique et à l’intérêt général". (Bate Felix, édité par Marc Angrand et Henri-Pierre André)