EDF a fait savoir fin mai que l'instruction du dossier des défauts de soudures de Flamanville se poursuivrait encore "quelques semaines" et que ces défauts pourraient le conduire à reporter le démarrage du réacteur, prévu fin 2018, potentiellement jusqu'à l'été 2019.

Le groupe avait annoncé ces défauts en avril, indiquant alors qu'il inspecterait les 150 soudures de tuyauteries du "circuit secondaire principal" de l'EPR de Flamanville - servant à évacuer la vapeur produite dans le générateur de vapeur vers la turbine puis à ramener de l'eau vers le générateur.

L'électricien public devait à l'origine réaliser ces contrôles d'ici à fin mai et se prononcer ensuite sur l'impact des défauts de soudures sur le calendrier et le coût de l'EPR.

"Je n'ai pas encore le bilan global de ces contrôles (...), je pense que c'est imminent. D'après les indications, il y a à peu près 35% des soudures qui ont des défauts", a précisé Pierre-Franck Chevet lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

"De manière à peu près évidente, il va falloir les réparer ; ces défauts n'auront pas vocation à rester. Et il reste le sujet des caractéristiques mécaniques du matériau lui-même (...), même sans défaut, qui ne sont pas exactement à la hauteur attendue, et (ce sujet-là) est nettement plus compliqué", a-t-il ajouté devant la commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires.

"J'ai le sentiment que sur les défauts détectés - je n'ai pas dit que c'était la fin de ce qu'on demanderait -, ça doit être quelques mois de travail (...) a minima", a également dit Pierre-Franck Chevet.

A ce stade, le chargement du combustible de l'EPR de Flamanville - qui doit coïncider avec la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) - reste officiellement prévu pour fin décembre 2018.

Des difficultés sur le chantier et dans la fourniture de certains équipements ont contraint à de multiples reprises EDF à revoir le planning du projet et à relever son coût, estimé à 10,5 milliards d'euros depuis septembre 2015, un montant - en euros 2015 et hors intérêts intercalaires - qui risque donc une nouvelle fois d'être revu à la hausse.

Annoncé à trois milliards d'euros lors de la présentation du projet, en 2004, l'EPR de Flamanville devait initialement entrer en service en 2012.

L'EPR de Taishan, en Chine, a été mardi le premier du genre à démarrer, avec la première réaction en chaîne contrôlée du réacteur qui va permettre de lancer des tests avant son raccordement au réseau.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)