L'électricien public français, dont les performances opérationnelles ont été globalement stables au premier semestre 2019, a fait savoir dans un communiqué qu'il n'envisageait pas de pouvoir mettre en service l'EPR avant fin 2022, alors que le chargement du combustible du réacteur était précédemment prévu pour fin 2019.

Ce nouveau retard résulte de la reprise de certaines soudures défectueuses imposée par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui avait déjà évoqué de son côté l'échéance de fin 2022 pour une mise en service du réacteur.

"Après instruction détaillée (de) trois scénarios [de remise à niveau des soudures] et échanges avec l'ASN, le groupe communiquera dans les prochains mois sur les implications du scénario retenu en termes de planning et de coût", a précisé EDF dans un communiqué.

"Le temps qu'il faudra pour préparer la réparation, effectuer la réparation, tester la réparation, faire valider par l'ASN ce que nous avons fait et ensuite remettre l'installation en situation d'être à nouveau testée et préparée pour une mise en service (...) nous amène à des délais de plus de trois ans", a également dit lors d'une conférence téléphonique son PDG, Jean-Bernard Lévy.

EDF, dont l'Etat détient 83,5% du capital, a dégagé à fin juin un résultat net part du groupe de 2,5 milliards d'euros (+44,7%), un résultat net courant de 1,4 milliard (-19,4%), un Ebitda de 8,3 milliards (+3,5% en variation brute, +0,1% en organique) et un chiffre d'affaires de 36,5 milliards (+4,3%).

Le groupe vise toujours pour l'exercice en cours un bénéfice avant impôts, charges financières, dépréciations et amortissements (Ebitda) compris entre 16,0 et 16,7 milliards d'euros et une réduction de charges opérationnelles de 1,1 milliard d'euros en 2019 par rapport à 2015.

Il a également confirmé son intention de dégager cette année un cash flow positif - toujours prévu supérieur à 600 millions - hors projet d'EPR britannique d'Hinkley Point et coûts liés au compteur communicant Linky.

En France, EDF a en outre maintenu son objectif de production nucléaire de 395 térawatts-heure (TWh) en 2019 (203,7 TWh à fin juin), en très légère hausse par rapport aux 393 TWh enregistrés en 2018.

Pour 2019-2020, le groupe a redit que ses investissements nets totaux devraient atteindre environ 15 milliards d'euros par an, sous réserve des évolutions du planning et du coût de Flamanville, et a maintenu son objectif de céder pour 2 à 3 milliards d'actifs.

L'action gagnait 1,46% à 11,135 euros dans les premiers échanges à la Bourse de Paris.

(Edité par Catherine Mallebay-Vacqueur)

par Benjamin Mallet