EDF prépare un plan d'économies pour compenser l'impact du coronavirus et du confinement sur ses comptes, ont fait savoir lundi l'entreprise et des sources au fait du projet, confirmant des informations du journal Le Monde.

Deux sources interrogées par Reuters ont indiqué que le plan - nommé "Mimosa" - devrait s'établir entre deux et trois milliards d'euros mais que les leviers d'économies n'étaient pas encore officiellement identifiés à ce stade.

"C'est plutôt pour l'instant un appel à serrer les boulons de la part de la direction financière dans les différentes entités", a dit l'une des sources.

Confirmant le principe du plan, un porte-parole d'EDF a déclaré qu'il était trop tôt pour entrer dans les détails, tant au niveau du montant que du contenu, mais que le groupe devrait pouvoir en dire plus à l'occasion de la publication de ses résultats semestriels, le 30 juillet.

"Certains ont entendu parler d'un plan d'économie baptisé 'Mimosa' (...). Tout en réduisant certaines dépenses, nous n'abandonnons aucun de nos grands projets", a indiqué le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, dans le journal interne d'EDF daté du 3 juillet, que Reuters a pu consulter.

"Nous ne renoncerons à rien d'essentiel, mais dans quelques cas nous retarderons certaines dépenses, nous étudierons certains actifs du groupe si c'est nécessaire, et nous serons très attentifs à ce qui n'est pas immédiatement indispensable", a-t-il précisé.

"Notre situation est certes plus difficile qu'il y a quatre mois : désorganisation des chantiers, baisse de la demande, tensions avec la concurrence. Mais cela n'est rien comparé à d'autres secteurs, dont les ventes se sont écroulées. Certains sont maintenant contraints d'annoncer des plans de réduction massive d'effectifs. Fort heureusement, nous n'en sommes pas là du tout."

EDF a subi le double effet du coronavirus et des mesures de confinement, qui ont fait chuter la consommation et les prix de l'électricité mais aussi perturbé les opérations de maintenance des centrales nucléaires et donc les perspectives de production du groupe, qui a cependant pu relever jeudi ses prévisions en la matière pour 2020 après les avoir fortement abaissées mi-avril.

Selon Le Monde, le groupe "étudie plusieurs possibilités : des cessions d'actifs importants, un gel des embauches et des investissements, tout en cherchant des réductions budgétaires à tous les étages".

"Plusieurs options seraient évoquées en interne, notamment la cession de la filiale italienne du groupe, Edison, dont les activités d'exploration pétrogazière ont déjà été abandonnées en 2019. D'autres évoquent la cession de parts du distributeur Enedis (ex-ERDF) à la Caisse des dépôts, comme cela a été fait pour le réseau de transport RTE en 2017", ajoute le quotidien.

Selon l'une des sources interrogées par Reuters, le Comité social et économique central (CSEC) d'EDF a demandé à être informé et consulté au sujet du plan d'économies.

(Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault)