Le ministre de la Transition écologique s'exprimait à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) une semaine après le rejet par le Conseil d'État des derniers recours contre le projet de parc offshore de Saint-Nazaire, qui sera le premier à voir le jour au large des côtes françaises, en 2021.

L'énergéticien français et ses partenaires ont proposé un prix "inférieur à 50 euros le mégawattheure", a précisé François de Rugy à propos du futur champ de Dunkerque, qui comprendra environ 45 éoliennes pour une puissance totale de près de 600 mégawatts.

"Plusieurs groupements avaient fait des offres de prix inférieures à 50 euros", a ajouté le ministre. "C'est un prix garanti pour EDF et ses partenaires pendant vingt ans, de façon à sécuriser l'investissement dans la durée, mais aussi une garantie pour l’État : si le prix de marché est supérieur au prix sur lequel s'est engagé EDF, à ce moment EDF remboursera de l'argent à l’État."

Neuf groupements s'étaient montrés intéressés par le parc de Dunkerque et, parmi eux, sept ont fait une offre ferme. "Cela n'était jamais arrivé qu'il y ait autant de concurrence, autant d'industriels, autant d'énergéticiens prêts à s'engager à concourir sur un parc éolien off-shore", a insisté le ministre.

"Que de patience a-t-il fallu pour aboutir là où nous sommes aujourd'hui", s'est réjoui à ses côtés Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF, avant de signer son premier contrat de fourniture de sous-stations électrique avec les Chantiers de l'Atlantique (ex-STX) de Saint-Nazaire.

"C'est pour nous la confirmation d'un certain leadership en Europe", a-t-il ajouté, rappelant que l'énergéticien français avait déjà remporté trois des premiers champs d'éoliennes off-shore françaises - Fécamp, Courseulles-sur-mer et Saint-Nazaire - et a décroché d'autres contrats en Europe et en Chine.

PRIX "TOUT À FAIT COMPÉTITIF"

"Le prix auquel nous arrivons à produire de l'électricité sur vingt ans – et probablement sur une trentaine d'années, c'est ainsi que nous avons fait les calculs – est tout à fait compétitif par rapport à d'autres énergies", a encore déclaré Jean-Bernard Lévy.

En juin 2018, le gouvernement et les industriels ont conclu un accord pour réduire la subvention publique allouée aux six premiers projets français de parcs d’éoliennes en mer, avec notamment des tarifs de rachat abaissés de 200 à environ 150 euros par mégawattheure.

"Dans un marché très volatil, le fait d'avoir un prix garanti nous permet d'avoir un financement de meilleure qualité et fait lui-même baisser les prix", a-t-il dit. "Tout ceci est un cercle vertueux, de telle sorte qu'à la fin, les consommateurs d'électricité soient les mieux servis."

La Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) va aussi se fixer un objectif "50 %" supérieur à celui initialement prévu de 700 mégawatts par an, a par ailleurs rappelé François de Rugy.

La procédure de débat public a également été lancée pour identifier un nouveau site en Manche, "plutôt au large de la Normandie" et "avec une puissance de 1 gigawatt".

"Nous allons lancer à la fin de cet été le débat public pour localiser le premier champ d'éoliennes off-shore flottantes, de 250 mégawatts, avec une localisation plutôt Bretagne Sud", a déclaré François de Rugy. "Nous ferons de même l'année prochaine pour la recherche des emplacements pour deux champs éoliens flottants de même taille, cette fois en Méditerranée."

"Il y aura également l'année prochaine un nouveau champ éolien off-shore posé dans la région d'Oléron (Charente-Maritime)", a ajouté le ministre de la Transition écologique. "Celui-ci sera d'une puissance entre 500 et 1.000 mégawatts."

"Cela nous permettra d'atteindre l'objectif que nous nous étions fixés, qui est de 40 % d'électricité renouvelable en 2030", a conclu le ministre. "En dix ans, on aura quasiment doublé notre proportion d'électricité renouvelable en France."

(Guillaume Frouin avec Benjamin Mallet à Paris, édité par Simon Carraud et Yves Clarisse)