AJACCIO, 4 juillet (Reuters) - Edouard Philippe a confirmé jeudi, au second jour de sa visite en Corse, l'objectif de l'indépendance énergétique pour l'île en 2050, actant l'arrêt à venir de l'ultime centrale à fioul lourd de France.

Le Premier ministre s'est rendu, au côté notamment du ministre de la Transition énergétique François de Rugy, sur la plateforme de Vignola, à Ajaccio, où est conduit le projet Myrte qui vise à stocker l’énergie photovoltaïque.

"Le gouvernement est décidé à arrêter les centrales à fioul lourd rapidement", a-t-il déclaré lors d'un discours, balayant le projet de gazoduc terrestre qui soulève un « défi foncier majeur » et promettant la « neutralité carbone pour 2050 ».

Edouard Philippe a ainsi sonné le glas de la centrale du Vazzio, située à Ajaccio, qui alimente une bonne partie de la Corse-du-Sud et produit quelque 120 MW.

Une centrale à cycle combiné est appelée à la remplacer à l'horizon 2023 : une première phase transitoire au fioul léger, puis un fonctionnement pérenne au gaz.

"Il faut redimensionner le projet avec un nouveau cahier des charges qui sera transmis en septembre prochain", a dit le chef du gouvernement.

Ce projet s'inscrit dans le cadre de la programmation pluriannuelle énergétique (PPE) restée en suspens depuis 18 mois et qui prévoyait notamment la construction d’un gazoduc terrestre entre Ajaccio et Bastia afin d’alimenter deux centrales à gaz.

François de Rugy a confirmé à la presse que la future centrale serait opérationnelle dans les délais, tout en insistant sur l’utilisation croissante des énergies renouvelables (EnR) dans la production insulaire. Edouard Philippe a annoncé le lancement d’un appel d’offres régional pour la production de 16MW sur deux ans via les moyens photovoltaïques.

La Corse a produit en 2017 26% de son énergie via des EnR, notamment des barrages hydroélectriques.

"Le calendrier est contraint, mais il faut avancer vite et bien", a déclaré le président de l’exécutif corse Gilles Simeoni. (Paul Ortoli)