NANTES, 7 juin (Reuters) - Le Conseil d’État a rejeté vendredi le dernier recours contre le parc éolien off-shore prévu au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qui devrait être opérationnel en 2022, au grand soulagement de la filière française des énergies renouvelables.

Ce recours avait été introduit par l'Association pour la protection du site et de l'environnement de Sainte-Marguerite (Prosimar), à Pornichet (Loire-Atlantique), et le Groupement des résidents secondaires de la Baule et associés (GRSB).

"Je salue cette analyse concrète, rigoureuse, qui reconnaît que ce projet exemplaire (…) est parfaitement respectueux de l'environnement", a dit François-Henri Briard, avocat du consortium piloté par EDF Renouvelables, la filiale de l'énergéticien français en charge de ce projet d'éoliennes.

"Il est essentiel au développement des énergies renouvelables en France et au respect des engagements internationaux de notre pays."

"Toutes les autorisations administratives nécessaires à la construction et à l'exploitation du projet sont désormais sécurisées", se réjouit de son côté EDF Renouvelables dans un communiqué. L'arrêt du Conseil d’État survient en effet sept ans après que le consortium menée par l'énergéticien eut remporté l'appel d'offres gouvernemental, en 2012.

1.000 EMPLOIS ATTENDUS

D'une puissance de 480 MW, le futur parc éolien off-shore de Saint-Nazaire fournira désormais à lui seul 20 % des besoins électriques de la Loire-Atlantique, selon l'entreprise. Il "contribuera significativement" à l'objectif de la France d'atteindre les 32 % d'énergies renouvelables d'ici 2030.

Il doit mobiliser plus de 1.000 emplois pendant sa construction sur l'ensemble des cinq départements de la région Pays de la Loire, et une centaine d'emplois locaux pérennes en phase d'exploitation. Sa maintenance sera assurée depuis le port voisin de La Turballe (Loire-Atlantique).

"Nous espérons qu'il sera la première base d'une trajectoire accélérée de l'éolien maritime en France », considère pour sa part Bruno Bensasson, le PDG d'EDF Renouvelables.

Le retard pris par la France dans le lancement de ses parcs éoliens off-shore a en effet entraîné un recul des emplois de la filière, qui emploie 2.085 personnes contre 2.650 lors de la précédente édition de l'Observatoire des énergies de la mer.

Quatre autres parc éoliens off-shore sont prévus au large des îles d'Yeu et Noirmoutier (Vendée), Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime).

L'arrêt du Conseil d’État survient trois jours après les 6e Assises nationales des énergies marines renouvelables, organisées à Dunkerque (Nord) par le Syndicat des énergies renouvelables (SER).

Dans un message vidéo à l'attention des congressistes, le ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie y a ouvert "la possibilité d'une révision à la hausse des ambitions" pour l'éolien en mer dans le cadre de la future Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).

"La CRE [Commission de régulation de l'énergie, ndlr] rendra très prochainement son avis, sur la base duquel je rendrai [ma décision]", a déclaré François de Rugy. "Je ne doute pas que les prix feront la démonstration de la compétitivité de la filière et, si tel est le cas, cela ouvrira la possibilité de revoir à la hausse les objectifs fixés dans la PPE pour l'éolien en mer."

Cette révision à la hausse constitue "une priorité absolue" pour les acteurs de la filière, selon le Syndicat des énergies renouvelables, dans la mesure où cela leur "donnera de la visibilité" sur la rentabilité de leurs investissements. (Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)