Le temps est décidément à l'orage pour EDF. Deux semaines après avoir abaissé ses objectifs 2017, EDF réduit ses prévisions 2018. Un enchaînement durement sanctionné par les investisseurs : en repli de 8,7% à 10,71 euros, le titre de l’électricien public accuse la plus forte baisse du SBF 120. Première mauvaise nouvelle, le groupe n'est plus sûr de dégager un cash flow (flux de trésorerie) positif en 2018. Deuxième coup dur, la hausse de l'Ebitda sera moindre que prévu. Il est attendu entre 14,6 et 15,3 milliards d'euros, contre au moins égal à 15,2 milliards auparavant.

EDF s'est dit confronté à plusieurs évolutions défavorables, dont l'érosion attendue de la consommation d'électricité en France, en cohérence avec le rapport de RTE du 7 novembre dernier.

Sa filiale de distribution d'électricité Enedis, ex-ERDF, anticipe désormais une baisse des volumes acheminés de 0,3% en 2018.

EDF cite également une moindre disponibilité de certaines tranches nucléaires au début de 2018 et la baisse de la rémunération de la capacité au Royaume-Uni.

Par ailleurs, les investissements nets, hors projet du compteur "intelligent" Linky, nouveaux développements et cessions d'actifs devraient être proches de 11 milliards d'euros en 2018, contre un objectif initial de 10,5 milliards. Ce chiffre inclut une accélération des investissements dans les énergies renouvelables ainsi que les investissements nécessaires sur le parc nucléaire français et le réseau de distribution.

Dans ce contexte, EDF accélère le déploiement du plan de performance présenté en avril 2016. L'objectif de réduction des Opex (charges d'exploitation) en 2018 par rapport à 2015 est ainsi porté à 800 millions d'euros au lieu de 700 millions précédemment. Le plan de cessions de 10 milliards, qui devait s'achever fin 2020, devrait l'être en quasi-totalité fin 2018.

Dans une note publiée ce matin, Jefferies relativise l'importance de cette révision à la baisse des objectifs. S'il s'agit d'une mauvaise nouvelle à court terme, elle ne remet pas en cause la perspective d'une amélioration significative des résultats dans le sillage de la hausse des prix du CO2 et le soutien du politique, estime le broker. Dès lors, il a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 15 euros sur EDF.