Cette séparation en deux entités, qui aurait eu les faveurs d'Emmanuel Macron lorsqu'il était locataire de Bercy, a déjà été abondamment commentée ces derniers mois. Elle est d'ailleurs à l'origine de quelques séances boursières enfiévrées pour EDF.

De quoi s'agit-il ? Les analystes ont tenté d'appliquer un scénario à l'allemande à l'énergéticien français. Outre-Rhin, le secteur énergétique a déjà fait sa mue, avec une recomposition du paysage historique. Il y a quelques mois, UBS avait répliqué la stratégie RWE / Innogy sur EDF, pour déterminer si elle était créatrice de valeur pour le Français. La banque suisse proposait alors de bâtir une nouvelle entité centrée sur les énergies renouvelables, les réseaux, la distribution et portant la dette financière et de laisser dans la structure d'origine les activités nucléaires, thermales et le négoce d'énergie, ainsi que la dette hybride et le passif lié aux centrales nucléaires (engagements et provisions). La logique économique d'une telle opération serait de conférer à la nouvelle entité davantage de liberté et une meilleure capacité à être valorisée. La vieille structure conserverait une part majoritaire de la nouvelle entité.

Nucléaire de France

Un tel scénario avait aussi été examiné par Oddo BHF, qui le jugeait crédible en ce qu'il permettait de séparer deux problématiques difficilement conciliables en une même entité, la gestion, la maintenance et le démantèlement du parc nucléaire d'un côté et le développement des énergies renouvelables de l'autre. Pour autant, le bureau d'études ne minimisait pas les nombreux écueils pour parvenir à une telle organisation. Il estimait d'ailleurs que pour assurer la viabilité de "Nucléaire de France", il faudra modifier la législation pour éviter que l'entité ne se retrouve exposée en totalité aux prix du marché.