(Actualisé avec réaction de Julien Denormandie §7,§8)

PARIS, 12 avril (Reuters) - Deux associations de consommateurs menacent de saisir le Conseil d'Etat contre la hausse programmée des tarifs réglementés de l'électricité, qui doit entrer en vigueur à l'été.

Dans une lettre ouverte publiée vendredi, l'UFC-Que choisir et CLCV demandent à Emmanuel Macron de ne pas appliquer cette augmentation de 5,9% TTC, dont le montant a été calculé en janvier par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) comme le veut la législation actuelle.

Selon les deux associations, cet avis de la CRE, "techniquement infondé et juridiquement contestable", entraînerait une "évolution subjective du tarif réglementé qui est déconnectée de l'évolution des coûts réels de l'opérateur historique au détriment des consommateurs".

Au-delà de la méthodologie, la hausse serait d'autant plus fâcheuse que "la crise sociale actuelle, qui est née des prix de l'énergie, est avant tout une crise du pouvoir d'achat", arguent les auteurs du courrier en référence aux "Gilets jaunes".

Censée s'appliquer le 1er mars mais reportée par le gouvernement au plus fort de la contestation, l'augmentation devrait entrer en vigueur "sans doute à la moitié de l'année", a déclaré le mois dernier le ministre de la Transition écologique, François de Rugy.

"Si l'avis de la CRE venait à être repris dans un arrêté ministériel, nos deux associations saisiraient le Conseil d'État pour demander son annulation", préviennent l'UFC-Que choisir et CLCV qui anticipent en cas de victoire "un rapide rattrapage tarifaire (...) au bénéfice des consommateurs".

Pour le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, il est "normal que la loi soit appliquée".

"Le principal enjeu, c'est d'accompagner les Français dans la rénovation de leur appartement", afin de leur permettre de diminuer leur facture d'électricité, a-t-il ajouté sur BFMTV.

Le 25 mars, l'Autorité française de la concurrence a émis un avis défavorable au projet de hausse des tarifs réglementés et recommandé de demander une nouvelle délibération de la CRE.

Les tarifs réglementés concernent les consommateurs résidentiels abonnés au tarif bleu d'EDF, soit 25,3 millions de foyers à fin 2018, ainsi qu'aux petits professionnels (3,2 millions). (Simon Carraud, avec Caroline Pailliez édité par Benjamin Mallet)

Valeurs citées dans l'article : Electricité de France, ENGIE, Total