PARIS, 28 juin (Reuters) - Les députés français ont adopté vendredi en première lecture la loi sur l’énergie et le climat, déclinant la politique du gouvernement dans ces deux domaines auxquels la mobilisation citoyenne et la météo de ces derniers jours ont donné un relief nouveau.

Ce texte, qui devait à l’origine être avant tout une loi technique, s’est étoffé au fil de sa rédaction, le gouvernement voulant en faire un symbole de ses nouvelles ambitions « vertes », et des discussions à l’Assemblée.

Le premier article, décrétant « l’urgence écologique », fixe ainsi l’ambition d’atteindre la « neutralité carbone » d’ici à 2050 en divisant par six au moins les émissions de gaz à effet de serre.

Après de longues tractations en coulisses, les parlementaires ont en outre introduit un amendement censé accélérer la lutte contre les logements qualifiés de « passoires thermiques » en instaurant une obligation de travaux mais pas, pour le moment, de sanctions financières pour les récalcitrants.

C’est par ailleurs dans ce projet de loi que le gouvernement a inscrit la procédure devant permettre de fermer les quatre dernières centrales à charbon de France d’ici à 2022 - un engagement maintes fois répété mais potentiellement difficile à tenir dans certaines zones compte tenu des incertitudes sur la fourniture d’électricité à moyen terme.

C’est aussi dans ce texte que le gouvernement a inscrit le report à 2035 de l’objectif de ramener à 50% la part du nuclléaire dans la production d’électricité.

La loi a pris une telle ampleur en raison, notamment, de la volonté de l’exécutif d’enclencher « l’accélération écologique », comme l’a proclamé le Premier ministre, Édouard Philippe, lors de son discours de politique générale du 12 juin.

Emmanuel Macron insiste lui aussi, de plus en plus, sur le sujet, sans lever encore le scepticisme des associations de défense de l’environnement qui dénoncent un gouffre entre les ambitions affichées et les mesures tangibles. (Simon Carraud, édité par Sophie Louet)