EDF abandonne 0,9% à 11,945 euros, pénalisé par une mauvaise nouvelle. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a informé le groupe public que des soudures sur le réacteur EPR (réacteur européen à eau pressurisée) de Flamanville, dans la Manche, devaient être réparées. Résultat, la mise en service du réacteur est une nouvelle fois retardée. EDF a prévu de faire un point sur le sujet dans les prochaines semaines. Selon les spécialistes, les réparations exigées devraient conduire à un démarrage à la fin de 2022 ou au début de 2023, soit avec plus de dix ans de retard sur le calendrier initial.

Ce retard a des conséquences financières majeures pour le groupe. La facture de l'EPR, actuellement de 11 milliards d'euros, devrait être revue à la hausse.

D'ici la fin du mois, EDF réunira son conseil d'administration pour évoquer la suite à donner au projet.

Ce nouveau retard est lourd de conséquence pour la filière nucléaire française.

Emmanuel Macron avait demandé à EDF de lui présenter à la mi-2021 un projet complet pour la construction de nouveaux réacteurs en France. Le président français attendait la mise en route de l'EPR de Flamanville avant de décider d'investir ou non. Cette décision est donc reportée de facto à l'après-présidentielle de 2022.

Les déboires d'EDF interviennent à un moment crucial. Le groupe envisage en effet de se scinder en deux.

Les activités dans le nucléaire, et peut-être les barrages hydrauliques, seraient nationalisées. Cette société publique détiendrait entre 65% et 70% d'un groupe constitué des activités dans les énergies renouvelables, les services, la fourniture d'électricité aux particuliers, et la distribution (Enedis).

Ce scénario circule depuis fin 2017 et la scission par la concurrent allemand d'EDF, RWE de ses activités traditionnelles d'énergie avec celles plus prometteuses dans les énergies vertes et les services.