"A ce stade de l’instruction technique portant sur ces composants, EDF estime que les écarts constatés ne remettent pas en cause l’aptitude au service des matériels et ne nécessitent pas de traitement immédiat", explique EDF.

L'action du groupe a grimpé de près de 4% dans les premiers échanges à la Bourse de Paris en réaction à cette annonce.

Le groupe français dit avoir identifié des problèmes avec 16 générateurs de vapeur sur six réacteurs en exploitation : les réacteurs n°3 et 4 à la centrale de Blayais, le réacteur n°3 à celle du Bugey, le réacteur n°2 à Fessenheim, le réacteur n°4 à Dampierre-en-Burly et le réacteur n°2 à Paluel.

EDF et sa filiale Framatome "poursuivent leurs analyses techniques avec une extrême diligence et en tiendront l’Autorité de sûreté nucléaire régulièrement informée".

L'électricien avait annoncé le 10 septembre des anomalies dans la fabrication de certains composants de réacteurs nucléaires, le groupe ajoutant qu'il menait des analyses approfondies pour vérifier l'aptitude au service des équipements concernés.

Une porte-parole de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n'a pas souhaité commenter les informations d'EDF, ni dire quand l'ASN prendrait une décision dans ce dossier.

Dans une note, Barclays n'écarte pas le "risque" que l'ASN ordonne des arrêts pour réparations. "Mais l'annonce d'aujourd'hui implique que cela ne concernera qu'un peu plus de 10% des réacteurs en activité", ajoute la banque.

"LE DOSSIER EST SOLIDE"

Régis Clément, directeur adjoint du parc en exploitation, a déclaré qu'aucun composant des réacteurs d'EDF ne présentait de risque en raison des problèmes de soudure.

"La disponibilité des réacteurs concernés pour la période des semaines et mois à venir n'est pas mise en cause", a-t-il dit lors d'une téléconférence avec des journalistes.

"Le dossier est solide, les équipes ont fait un travail formidable. Clairement, on est confiant pour la période d'automne-hiver qui est devant nous", a-t-il ajouté.

EDF continue d'enquêter sur ces anomalies mais ne prévoit pas de réparations à ce stade. Il n'a pas souhaité commenter l'éventuel impact de ces défauts sur le chantier de Flamanville, déjà retardé à maintes reprises.

La France est un grand exportateur d'électricité en Europe et la production de son parc nucléaire est capitale pour maintenir l'équilibre des flux d'électricité sur le continent.

A l'automne 2016, l'ASN avait ordonné à EDF de fermer un tiers de ses réacteurs pendant plusieurs semaines afin de procéder à des vérifications et réparations, ce qui avait fait grimper les prix de l'électricité de 60% en deux mois.

La porte-parole de l'ASN contactée mercredi a déclaré que le régulateur avait demandé à EDF des informations supplémentaires et prévoyait de mener une inspection dans l'usine de Framatome à Saint-Marcel (Saône-et-Loire).

Un trader basé à Londres a déclaré que le marché restait prudent en attendant la décision finale de l'ASN.

(Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Sophie Louet)

par Geert De Clercq

Valeurs citées dans l'article : ENGIE, Electricité de France, Barclays PLC