Avec des gains de 18% pour Engie et de 16% pour EDF par rapport aux plus bas 2018 des deux valeurs, le printemps des énergéticiens français est plutôt ensoleillé en bourse. Plus que celui des gestionnaires d’eau et de déchet Veolia (+5%) et Suez (+10%), pénalisés par une inflation faible, des prix sectoriels bas, des pertes de contrats et par l’avertissement de Suez. « Je pense que les chiffres vont prendre une place secondaire et que les bouleversements stratégiques et politiques vont occuper le devant de la scène », analyse Catherine Hubert-Dorel, qui suit le dossier chez Barclays. De son point de vue, EDF et Engie seront évidemment affectés par le Plan Pluriannuel de l’Energie en cours de finalisation (présentation prévue durant l’été), qui conditionnera leur stratégie sur les années à venir.
 

Ce graphique (un peu chargé) montre qu'EDF et Engie ont bien progressé ces dernières semaines, plus que Suez et Veolia. Le CAC40 se situe entre les deux blocs.

EDF plutôt qu'Engie

A plus brève échéance, l’analyste a révisé en baisse sa projection de bénéfice par action sur EDF pour 2018 et 2019, ce qui conduit à ramener de 13,90 à 13,50 euros son objectif de cours. Mais pas question de modifier la recommandation surpondérer, car le groupe devrait confirmer ses prévisions annuelles. Le bureau d’études recommande également de surpondérer Veolia, avec un objectif à 22,40 euros et des anticipations inchangées. L’avis est à pondération en ligne sur Engie, malgré un objectif relevé de 13,50 à 14 euros (anticipations de bénéfice par action légèrement relevées) et sur Suez, dont la valorisation recule de 15,30 à 14,60 euros, sur des projections réduites.

Si le PPE aura une grande influence sur EDF, Engie sera moins impacté. Mais le groupe d’Isabelle Kocher a donné rendez-vous au second semestre pour l’annonce d’un nouveau plan stratégique après l’achèvement du recentrage de l’entreprise, qui a cédé pour 15 milliards d’euros d’actifs ces dernières années. Chez Suez, la société est en phase de transition avec l’intégration de GE Water et un programme d’économies renforcé. Enfin, Veolia est en phase de consolidation, poursuit Barclays, avant de se lancer dans une nouvelle période d’expansion.