L'action Electrolux chute de 7,27% vers 09h30 GMT, l'une des dix plus fortes baisses de l'indice européen Stoxx 600 (-1,73%).

Le fabricant d'appareils électroménagers ne s'attend plus qu'à une croissance nulle ou de 1% de la demande en Amérique du Nord, l'un de ses principaux marchés, où ses ventes se tassent. Il prédisait auparavant une croissance de 2% maximum.

Concernant l'Europe, le groupe suédois, concurrent de l'américain Whirlpool, prévoit désormais une croissance du marché d'environ 1%, contre une prévision précédente dans une fourchette de 1% à 2%. Cette révision est due notamment au fléchissement de la demande en Grande-Bretagne, qui se prépare à sortir de l'Union européenne (UE) dans cinq mois.

Electrolux fait face depuis plusieurs trimestres à une hausse des prix de l'acier et des matières plastiques et à des relèvements de droits de douane qui alourdissent ses coûts.

Le groupe est parvenu jusqu'ici à les compenser en augmentant ses tarifs et en gagnant en efficacité mais l'abaissement de ses prévisions montre que ces pressions deviennent de plus en plus fortes.

Electrolux estime désormais l'impact négatif des matières premières, des droits de douane et des effets de change à environ trois milliards de couronnes (288 millions d'euros) pour l'exercice en cours. Il prévoyait auparavant que cet impact serait d'environ 2,7 milliards. Pour l'an prochain, il s'attend à subir un impact de même ampleur qu'en 2018.

"De nouvelles hausses de prix seront mises en place pour contrer l'inflation des coûts", déclare Jonas Samuelson, directeur général d'Electrolux, cité dans un communiqué.

ELECTROLUX SOUFFRE DE LA COMPARAISON AVEC WHIRLPOOL  

Le bénéfice d'exploitation trimestriel du groupe s'est établi à 1,76 milliard de couronnes (170 millions d'euros). Ce résultat est inférieur à celui du troisième trimestre 2017 qui était de 1,98 milliard de couronnes, mais à peu près conforme au consensus des analystes interrogés par Reuters, qui l'attendaient à 1,75 milliard.

Le bénéfice a toutefois été dopé par une reprise de provision d'environ 170 millions de couronnes en Amérique latine, qui n'avait pas été intégrée dans le consensus des analystes.

Le bénéfice d'exploitation d'Electrolux en Amérique du Nord est également ressorti bien en deçà des prévisions. Karri Rinta, analyste chez Handelsbanken, juge ce résultat surprenant au regard des solides résultats publiés mercredi par Whirlpool.

"Ce sont des chiffres plus faibles que prévu et la prévision pour l'an prochain est de nature à inquiéter davantage", a-t-il déclaré.

Whirlpool a fait état mercredi d'un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes après être parvenu à compenser les coûts liés aux tarifs douaniers en relevant ses prix.

Sous la direction de Jonas Samuelson, Electrolux, propriétaire de marques comme Frigidaire et AEG, s'est employé à accroître sa rentabilité via une plus grande efficacité et l'abandon de produits à faible marge, ce qui lui a permis l'an dernier d'atteindre son objectif d'une marge opérationnelle d'au moins 6%.

Mais la hausse des coûts ce trimestre a affecté la marge opérationnelle qui s'est contractée à 5,8% contre 6,8% il y a un an.

(Esha Vaish; Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français)

par Esha Vaish et Johannes Hellstrom

Valeurs citées dans l'article : Stoxx Europe 600, Whirlpool, Electrolux