Elis s'enflamme. Le titre du groupe de blanchisserie industrielle gagne 12,68% à 20,26 euros après avoir dévoilé une amélioration surprise de sa rentabilité au premier semestre. La marge du groupe est ainsi ressortie à 30,6% du chiffre d'affaires, soit une hausse de 1,2 point sur un an, alors que le consensus l'attendait à 29,3%, soit une baisse de 0,1 point. Deux raisons expliquent cette surperformance. La principale est qu'Elis profite à plein des synergies liées à l'intégration d'Indusal, Lavebras et Berendsen, les trois acquisitions majeures de ces dernières années.

Sur les marchés adressés via ces marques, la marge du groupe a enregistré des progressions de plus d'un point : +1,9 point en Scandinavie et +1,1 point dans la zone Royaume-Uni/Irlande pour la contribution de Berendsen, +2,8 points en Amérique latine pour Lavebras. L'Europe du Sud, adressée via Indusal, a tout de même vu sa marge croitre de 0,8 point.

L'intégration sans faille du britannique Berendsen était incontestablement l'enjeu le plus important. En effet, des doutes ont surgi dans les semaines qui ont suivi l'opération après des commentaires faisant état de résultats plus dégradés qu'attendu chez le groupe britannique. Au final, Elis s'en sort bien, qui est parvenu à réduire les coûts tout en limitant l'érosion des clients britanniques.

Elis accélère en France

"Nous n'identifions à ce stade aucun signe de ralentissement lié au Brexit : notre exposition aux secteurs de la Santé et de l'Hôtellerie (au total 70% du chiffre d'affaires du Royaume-Uni) confère une grande résilience à notre activité", a déclaré le groupe entre autres commentaires rassurants.

La deuxième raison est logiquement un levier opérationnel solide, alimenté par une croissance organique toujours bien orientée. Là encore, note Berenberg, les nouvelles sont rassurantes alors que des craintes commençaient à apparaitre sur le fait que le groupe ne dépende trop de ses acquisitions et ne parvienne pas à croitre organiquement. La croissance à changes et périmètre constants a donc atteint 2,7% au premier semestre, exactement dans la cible annuelle 2,5/3%.

Les analystes soulignent qu'elle a notamment été alimentée par une activité en accélération en France, principal marché d'Elis, tout au long de la période. Le groupe a notamment franchi sans dommages les grèves du printemps.

"Nous avions évoqué à plusieurs reprises que la baisse du titre depuis le début d'année était une formidable opportunité pour se positionner sur le dossier, cette publication ne fait que confirmer notre opinion alors que les premiers chiffres du tourisme sur le mois de juillet laissent présager un troisième trimestre encore dynamique", conclut LCM.