Ce dernier, qui va se partager son concurrent Innogy avec RWE, a notamment évoqué des réductions de coûts, des revenus en hausse dans les énergies renouvelables et un redressement de ses activités en Turquie pour justifier la bonne orientation de ses perspectives.

Vers 11h10 GMT, le titre E.ON avançait de 1,46% à 8,80 euros, affichant la progression la plus marquée d'un indice Dax de la Bourse de Francfort en repli de 0,44% et tirant vers le haut l'indice regroupant les "utilities" européennes (+0,32%).

E.ON vise pour 2018 la partie haute de sa fourchette de prévisions aussi bien pour le bénéfice ajusté avant intérêts et taxes (Ebit), que le groupe voit entre 2,8 et 3,0 milliards d'euros, que pour le bénéfice net (1,3 à 1,5 milliard d'euros).

Mardi, Innogy a annoncé qu'il abaissait les perspectives de ses divisions renouvelables et détail, le groupe allemand d'électricité, filiale de RWE, évoquant à la fois de faibles niveaux de vent et une concurrence féroce pour capter des clients.

EnBW, un autre énergéticien allemand, en avait fait de même lundi, incriminant, outre le vent, l'impact du niveau bas des rivières sur la production de ses sites hydroélectriques.

RWE VOIT LE FEU VERT DE L'UE SUR INNOGY VERS LA MI-2019

E.ON a précisé que le bénéfice sur neuf mois de sa division renouvelables avait augmenté de 14%, à 283 millions d'euros, grâce notamment à la commande de nouveaux champs d'éoliennes.

Le courtier Bryan Garnier, à l'achat sur la valeur, souligne que, outre ses résultats, E.ON a le vent en poupe à la faveur de la reprise programmée des activités réseaux et détail d'Innogy, une transaction qui devrait le mettre en bonne position pour investir dans sa croissance.

Dans le cadre d'un accord annoncé en mars, RWE, qui détient 76,8% d'Innogy, va céder à E.ON sa participation majoritaire dans sa filiale. Il va parallèlement prendre une participation minoritaire dans E.ON et récupérer les actifs dans les énergies renouvelables aussi bien d'E.ON que d'Innogy.

E.ON a confirmé que ces transactions se traduiraient par des synergies annuelles allant de 600 à 800 millions d'euros à partir de 2022.

Dans le domaine des ventes au détail, où une concurrence féroce fait rage, E.ON partage le pessimisme du reste du secteur, anticipant désormais pour ce segment un bénéfice significativement inférieur à celui de l'an dernier alors qu'il avait attendu précédemment une simple baisse de ce résultat.

RWE, dont le titre prend 1,05%, a également publié ses résultats sur neuf mois, faisant état d'une baisse, conforme aux attentes, de 23,5% de son excédent brut d'exploitation (EBE), à 1,3 milliard d'euros. Il a ajouté que l'accord avec E.ON, qui va bouleverser le secteur de l'énergie en Allemagne, devrait recevoir le feu vert des autorités européennes vers la mi-2019.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Christoph Steitz