Cette acquisition permettrait à Energean de développer ses activités en Méditerranée orientale, avec une présence significative dans les bassins offshore au large de l'Egypte.

Le portefeuille d'Edison comprend également des actifs en Italie, en Algérie, en Croatie et en mer du Nord ainsi qu'en Grèce, selon une présentation de la société.

Energean et Cairn Energy ont participé au dernier appel d'offres, ont rapporté des sources bancaires et du secteur. Le groupe grec est désormais le favori, selon les sources.

On ignore le montant des offres. Edison et sa maison-mère EDF devraient faire connaître leur décision dans les jours à venir, a dit l'une des sources.

Edison, EDF, Cairn et Energean n'ont pas souhaité s'exprimer.

Ce rachat gonflera la capitalisation boursière d'Energean, de quelque 1,6 milliard de dollars (1,42 milliard d'euros) actuellement, quinze mois après son entrée à la Bourse de Londres, qui a précédé une cotation secondaire à la Bourse de Tel Aviv.

Energean a mobilisé des capitaux ces derniers mois pour financer l'opération.

UN PARI RISQUÉ

Cette acquisition représente toutefois un pari audacieux pour le directeur général Mathios Rigas. Energean explore les gisements gaziers de Karish et Tanin au large d'Israël, où la production devrait commencer début 2021, pour un coût estimé à 1,6 milliard de dollars.

Le bénéfice d'exploitation du groupe grec s'est établi à 52,4 millions de dollars en 2018, contre 20,7 millions un an auparavant. Il prévoit de produire jusqu'à 4.800 barils par jour en 2019, selon une récente présentation publiée sur son site internet.

Energean estime que ces champs devraient fournir plus de trois milliards de mètres cubes de gaz par an en Israël.

Edison, troisième producteur italien d'électricité derrière Enel et Eni, veut abandonner les énergies fossiles pour se concentrer sur ses activités de distribution sur son marché domestique. En 2018, il disposait de réserves d'hydrocarbures de 209,1 millions de barils équivalent pétrole, selon les informations publiées sur son site internet.

La filiale de l'électricien français produit environ 40.000 barils par jour équivalent pétrole et gaz, l'Egypte représentant plus de 50% de ses revenus.

Le secteur de l'électricité européen est pénalisé ces dernières années par une baisse de la demande, de faibles prix de gros et un engouement croissant pour les énergies propres, obligeant les entreprises à revoir leur stratégie.

Engie a vendu son activité exploration et production au britannique Neptune Energy pour 4,7 milliards d'euros en 2017, tandis que l'allemand RWE a cédé sa filiale DEA en 2015.

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Patrick Vignal et Bertrand Boucey)

par Ron Bousso, Geert De Clercq et Shadia Nasralla