Journée contrastée pour Engie. Côté pile : le groupe a bouclé son plan de cession d'actifs en se désengageant du charbon en Asie-Pacifique. Une opération en ligne avec la stratégie d'Isabelle Kocher, la directrice générale du groupe, centrée sur le gaz et les énergies renouvelables. Engie a cédé au thaïlandais Global Power Synergy Public Company (GPSC) sa participation de 69,1% dans Glow, producteur d'électricité coté à la bourse de Thaïlande. Le montant de la transaction est évalué à 2,6 milliards d'euros.

Engie a précisé que la transaction aura un impact de 3,3 milliards d'euros sur sa dette nette consolidée (20,9 milliards d'euros au 31 décembre 2017) permettant d'accélérer sa transformation en favorisant les investissements dans ses trois moteurs de croissance : la production d'électricité peu émettrice de carbone, les infrastructures et les solutions clients.

Avec cette cession, les capacités installées totales du groupe à partir de charbon seront réduites de 14%. Avant cette transaction, elles ne représentaient plus que de 6% à 7% de ses capacités de génération, contre 13% en 2015.

Côté face, la Commission européenne vient d'obliger Engie à rembourser 120 millions d'euros d'impôts non payés. Au terme d'une enquête approfondie ouverte en septembre 2016, Bruxelles a conclu que deux séries de décisions fiscales anticipatives émises par le Luxembourg ont artificiellement réduit la charge fiscale d'Engie dans ce pays pendant une dizaine d'années, sans la moindre justification valable.

Engie va demander l'annulation de la décision de Bruxelles

Engie n'est pas la première multinationale a être ainsi épinglée par la Commission. Cette dernière a déjà exigé par exemple d'Apple le paiement à l'Irlande de 13 milliards d'euros d'arriérés d'impôts et a ordonné à Amazon de rendre 250 millions d'euros au Luxembourg.

Une situation qui déplaît fortement à Engie. Dans un communiqué, le groupe s'est dit innocent. Il ne manquera pas dès lors de faire valoir tous ses droits, estimant que la Commission n'a pas apporté la preuve d'un avantage fiscal sélectif. Ainsi, Engie demandera l'annulation de cette décision de la Commission devant les juridictions compétentes.

Le groupe ajoute qu'il "reste confiant" dans le fait que l'annonce de la Commission n'aura pas d'impact sur ses résultats financiers de 2018. Affaire à suivre...

En Bourse, les deux informations ne semblent guère susciter de réactions. Le titre progresse de 0,3% à 13,235 euros.