En repli de 3,9% à 9,38 euros, Engie accuse la plus forte baisse du CAC 40 après la publication de résultats trimestriels dégradés et de prévisions prudentes. Les investisseurs sanctionnent sans doute aussi le flottement persistant de la gouvernance. Le conseil d'administration estime qu'il lui faudra encore entre 6 et 12 mois pour trouver un nouveau directeur général. En février dernier, le conseil avait révoqué sa directrice générale Isabelle Kocher pour la remplacer par un triumvirat constitué autour de la secrétaire générale, Claire Waysand, nommée directrice générale par intérim.

Engie a réalisé au premier trimestre 2020 un résultat opérationnel courant de 1,9 milliard d'euros, en baisse de 6,6%. En organique, le repli atteint 2,1%. Le groupe a été pénalisé par des températures supérieures aux normales saisonnières en France et le Covid-19. Le confinement en effet a affecté en mars ses activités Solutions Clients. L'Ebitda a reculé de 1,8% à 3,1 milliards. En organique en revanche, il progresse de 1,4%. Le chiffre d'affaires est ressorti à 16,5 milliards, en baisse de 3,7% en données butes comme en organique.

La dette financière nette s'élève à 27,9 milliards d'euros, en hausse de 2 milliards par rapport au 31 décembre 2019. Cette variation est principalement due aux dépenses d'investissements.

Les "cash flow from operations" s'élèvent à 0,2 milliard d'euros, en hausse de 0,1 milliard en raison d'effets timing des appels de marge sur produits dérivés, et d'une baisse des impôts payés.

Engie assure disposer toujours de l'un des bilans les plus solides du secteur, avec 19,2 milliards d'euros de liquidité (trésorerie nette + lignes de crédit non tirées – encours des billets de trésorerie), dont 12,7 milliards d'euros de trésorerie à fin mars.

L'émission de trois tranches obligataires pour 2,5 milliards d'euros le 20 mars dernier a encore renforcé sa solidité financière, a précisé le groupe.

Ce dernier a précisé que la crise sanitaire de Covid-19 avait un impact significatif sur certaines de ses activités et sur ses clients.

L'impact sur ses états financiers restant à ce stade non quantifiable et dépendant d'hypothèses quant à la durée et au profil de cette crise, Engie actualisera ses perspectives financières prévisionnelles en temps utile.

Le mois dernier,  Engie avait suspendu de ses objectifs annuels et annoncé la suppression, pour la première fois de son histoire, de son dividende 2019 de 0,8 euro par titre. Cette décision constituait d'autant plus une mauvaise nouvelle pour les actionnaires que le secteur des utilities est traditionnellement considéré comme défensif et offrant un bon rendement.