Paris (awp/afp) - Engie a publié jeudi des résultats 2019 supérieurs aux attentes et des prévisions optimistes, quelques jours après le départ de sa directrice générale Isabelle Kocher, qui laisse encore des questions ouvertes pour l'avenir du géant de l'énergie.

Son bénéfice net a atteint 1 milliard d'euros en 2019, stable sur un an, la progression de l'activité opérationnelle et les effets des cessions ayant compensé la hausse des provisions nucléaires en Belgique.

En décembre, le groupe avait en effet annoncé 2,1 milliards d'euros de provisions supplémentaires pour le démantèlement de ses sept centrales nucléaires belges et la gestion des combustibles usagés.

Engie a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 60,1 milliards d'euros, en hausse de 5,4% et sur le plan opérationnel, les résultats sont toutefois nettement en hausse.

Le groupe a ainsi réalisé un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en progression de 6,8% à 10,4 milliards en 2019, supérieur à ses attentes et aux prévisions des analystes, tiré notamment par une meilleure activité nucléaire en Belgique, les activités de gestion de l'énergie ou encore les renouvelables.

Son bénéfice net récurrent a atteint 2,7 milliards, en haut de la fourchette de ses prévisions et en hausse de 9,3%.

A la Bourse de Paris, l'action Engie prenait 1,18% à 15,825 euros, dans un marché pourtant en chute de 2,19%, jeudi matin à 09H15.

"Nos résultats 2019 sont bons et en ligne avec nos attentes", a salué la directrice financière Judith Hartmann, lors d'une conférence téléphonique. "Nous abordons l'année 2020 avec des bases solides et une grande confiance."

Pour 2020, Engie table sur un bénéfice net récurrent entre 2,7 et 2,9 milliards d'euros, sur la base d'un Ebitda en croissance (10,5 milliards à 10,9 milliards d'euros).

Le groupe fournit aussi des indications à deux ans: pour 2022, Engie prévoit un taux de croissance annuel moyen du résultat net récurrent compris entre 6 et 8% (soit entre 3,2 et 3,4 milliards d'euros).

"Simplifier et clarifier"

Ces résultats sont publiés quelques jours après le départ de l'ex-directrice générale Isabelle Kocher, poussée dehors et qui a quitté ses fonctions lundi avant la fin de son mandat, prévue en mai.

Le conseil d'administration avait annoncé le 6 février que Mme Kocher ne serait pas reconduite dans ses fonctions, estimant que "l'approfondissement de la stratégie nécessitait un nouveau leadership".

La direction intérimaire est pour l'heure assurée par un trio.

Cette direction "a pour priorité d'assurer l'engagement des équipes, et d'atteindre nos objectifs de performance opérationnelle et financière", a souligné le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu, cité dans un communiqué. "Elle établira et mettra en oeuvre une feuille de route pour simplifier, clarifier et renforcer notre business model."

L'ex-GDF Suez s'est transformé ces dernières années pour s'inscrire dans la transition énergétique, en mettant l'accent sur l'électricité (notamment d'origine renouvelable), les services énergétiques ou les infrastructures gazières.

Mais le groupe est aussi devenu complexe avec de multiples activités qui s'étendent aussi au nucléaire en Belgique ou à la production à base de charbon, dont Engie veut se désengager. Il doit aussi réfléchir à l'avenir de sa participation de 32% dans le spécialiste de l'eau et des déchets Suez.

Du côté de l'Etat, qui est actionnaire d'Engie à près de 24%, on estime ainsi que le groupe est aujourd'hui trop dispersé.

"Le conseil d'administration et l'équipe de direction sont pleinement alignés pour poursuivre la transformation d'Engie et conforter sa position de leader de la transition énergétique et climatique", assure de son côté Jean-Pierre Clamadieu.

afp/al