Eletrobras a annoncé lundi son intention de lancer prochainement son programme de cessions, qui comprend des participations dans des dizaines de projets, essentiellement des parcs éoliens et des activités de transport d'énergie.

"Nous sommes disposés à saisir les opportunités mais toujours de manière prudente et dans la rigueur financière", a dit Mauricio Bahr, directeur général d'Engie Brésil, dans une interview accordée à Sao Paulo. "Mais notre endettement est faible au Brésil et nous avons donc une certaine marge de manoeuvre."

"Il faudrait regarder cela actif par actif", a-t-il ajouté, tout en précisant que les lignes de transmission d'électricité pourraient intéresser le groupe français.

Le secteur de l'énergie au Brésil traverse une phase de consolidation, de nombreux acteurs locaux mettant en vente des actifs afin de réduire leur endettement dans un contexte de crédit difficile. Le gouvernement brésilien cherche dans le même temps à attirer des acteurs étrangers sur le territoire pour soutenir l'économie en vendant au enchères des concessions.

Engie a remporté la semaine dernière des contrats de concession pour exploiter deux centrales hydroélectriques au Brésil pour environ 950 millions d'euros.

Ces centrales renforceront l'activité du groupe dans le pays qui contribue déjà à hauteur de 18% au résultat global.

Engie et Eletrobras sont en partenariat sur plusieurs projets, dont l'immense barrage hydroélectrique Jirau, au milieu de la forêt d'Amazonie, avec une capacité de 3.750 megawatts.

Le groupe brésilien a laissé entendre qu'il pourrait vendre des parts de ses grandes installations d'Amazonie. Outre Jirau, il est actionnaire des barrages de Belo Monte et Santo Antonio.

"Je ne sais pas si (Eletrobras) va vouloir céder Jirau (...) Mais au bout du compte, il serait naturel que les partenaires, qui ont un droit de préemption, finissent par l'exercer", a déclaré Maurico Bahr.

(Marcelo Teixeira, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)